La majorité de centre-droit de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) lance une attaque contre les personnes âgées, les malades chroniques et les personnes disposant de bas revenus. Elle a approuvé une motion de la conseillère aux États UDC Esther Friedli pour l’augmentation de la franchise minimale, ainsi qu’une motion pour l’assouplissement de l’obligation de contracter du conseiller aux États du Centre et lobbyiste des caisses maladie Peter Hegglin. Cette motion mettrait fin au libre choix du médecin, puisque les assurances-maladie pourraient désormais décider de quels hôpitaux et médecins elles paieraient la facture — et desquels elles ne le feraient pas. Ces deux décisions désavantagent fortement les malades chroniques et conduisent à une médecine à deux vitesses.
Comme le montre une nouvelle étude d’Helsana, la franchise minimale actuelle de 300 francs est surtout choisie par les personnes âgées et celles qui ont un faible revenu et ne disposent pas de réserves financières. Une augmentation de cette franchise minimale toucherait donc les retraité-es, les malades chroniques et les assuré-es les plus précaires. « Avec leur décision d’augmenter la franchise minimale, l’UDC, le Centre et le PLR font un pas clair vers une médecine à deux vitesses », déclare la co-présidente du PS Suisse Mattea Meyer. « Une augmentation de la franchise entraînera encore plus de reports de coûts sur les assuré-es — en plus de l’explosion des primes. Au lieu de cela, il faudrait enfin un financement plus équitable des coûts de la santé. »
L’assouplissement de l’obligation de contracter entraîne la fin du libre choix du médecin
La majorité de centre-droit de la CSSS-N a pris une autre décision en faveur d’une médecine à deux vitesses. Elle recommande d’accepter la motion 23.4088 sur l’assouplissement de l’obligation de contracter du conseiller aux États du Centre et membre du conseil d’administration de SantéSuisse Peter Hegglin. « La raison pour laquelle le lobby de la santé veut supprimer l’obligation de contracter est claire : désormais, les assurances-maladie décideraient quelles factures de médecin et d’hôpital elles veulent payer — et lesquelles elles refusent de payer. Cela conduirait à la fin du libre choix du médecin », critique la conseillère nationale socialiste Brigitte Crottaz (VD). De plus, une guerre des prix intense entre les fournisseurs de prestations aurait pour conséquence de nuire à la qualité des soins pour l’ensemble des assuré-es et pourrait particulièrement désavantager les personnes souffrant de maladies chroniques.