Lors des débats parlementaires sur l’« Initiative pour l’avenir », il apparaît une fois de plus que la majorité de centre-droit n’est pas prête à faire des compromis et refuse le dialogue par une simple volonté idéologique. En bloquant les discussions, elle continue de protéger les plus riches au détriment de la population et de l’environnement, en ignorant le souhait de plus de 100 000 signataires.
« La crise climatique est le défi mondial le plus urgent de notre époque. Bien que les ultra-riches deviennent toujours plus riches et qu’elles et ils soient responsables d’une part significative des émissions de CO2, les partis de centre-droit ne proposent toujours pas de solution juste et équitable pour qu’elles et ils contribuent de manière plus équitable à la solution. C’est honteux », déclare le co-président du PS Suisse, Cédric Wermuth. La majorité de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) a rejeté l’« Initiative pour l’avenir » de la Jeunesse socialiste suisse, ainsi que de nombreuses propositions de compromis.
« À maintes reprises, la majorité bourgeoise a dénoncé dans les médias que l’initiative était bien trop radicale. Pourtant, lorsque des suggestions concrètes pour une répartition plus équitable des richesses sont proposées, le centre-droit s’y oppose systématiquement », poursuit Cédric Wermuth. Des contre-projets étaient pourtant sur la table : une taxe sur les successions de 25 % au lieu de 50 % pour un patrimoine d’au moins 50 millions de francs, un impôt sur les successions de 5 % à partir d’un patrimoine de 5 millions ou encore l’instauration d’une taxe sur le patrimoine au niveau fédéral de 1 % à partir de 50 millions. « Ainsi, le centre-droit continue de protéger le capital et les ultra-riches — aux dépens de la grande majorité de la population. C’est en effet l’ensemble de la société qui doit supporter les coûts du changement climatique », ajoute-t-il.
« La décision de la commission est d’autant plus regrettable que les ultra-riches s’enrichissent continuellement, tandis que le pouvoir d’achat de la grande majorité de la population reste sous pression et que la pauvreté — en particulier dans le Sud global — ne cesse d’augmenter », déclare Samuel Bendahan, co-président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales. Selon une étude récente d’Oxfam, 204 personnes supplémentaires ont atteint le statut de milliardaires en 2024. En même temps, le nombre de personnes vivant dans la précarité reste élevé et la famine continue de faire des victimes, notamment dans les pays du Sud global. La crise climatique aggrave encore ces inégalités. « Le centre-droit ignore, par une simple volonté idéologique de refuser tout dialogue, le souhait de plus de 100 000 personnes réclamant un impôt plus juste », conclut Samuel Bendahan.