Hier, la Commission des finances du Conseil national a auditionné la direction de l’armée sur ses problèmes réguliers de gestion et financiers. Les réponses apportées sont pour le moins lacunaires, et laissent peu d’espoir quant à une amélioration concrète dans un avenir proche. Pour le PS, il est grand temps que toute la transparence soit faite sur la gestion de l’armée et que des mesures fortes soient prises pour éviter des débâcles à répétition.
« Année après année, projet après projet, les dépassements budgétaires semblent être devenus la norme au sein de l’armée », critique la conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle (GE). Au total, les projets principaux concernés par des retards, des risques et un manque de ressources couvrent la coquette somme de 19 milliards de francs — de quoi assurer le financement fédéral de départ des aides à l’accueil extrafamilial pendant plus de 25 ans. « Suspension du projet “SkyView”, nombreux problèmes autour du F-35, grandes difficultés de mise en œuvre de la nouvelle plateforme de digitalisation, drones incapables de voler en cas de basses températures… La liste des projets mal gérés et engendrant des coûts spectaculaires pour les finances publiques est longue, trop longue. Cela met à mal la capacité de l’armée à assurer ses missions de base », poursuit Laurence Fehlmann Rielle.
Les réponses apportées par la direction de l’armée sur les problèmes évidents de fonctionnement et de budgétisation en son sein laissent la délégation du PS sur sa faim. « Il y a un an, le scandale financier de l’armée, avec un trou de 1,4 milliard de francs, éclatait au grand jour. Nous appelions alors à une clarification complète de la situation et à des mesures fortes afin de garantir une utilisation responsable des finances de l’armée. Un an après, les problèmes se poursuivent », poursuit Laurence Fehlmann Rielle.
Pour le PS, il faut désormais mettre un terme au blanc-seing accordé à la grande muette. « Des mesures fortes doivent enfin être prises, non seulement dans la gestion opérationnelle de l’armée, mais également dans l’analyse et la planification des besoins réels de la Suisse en matière de défense. Nous demandons que l’armée communique désormais régulièrement sur l’avancée de ses projets clefs », conclut Laurence Fehlmann Rielle.