La majorité bourgeoise du Conseil national empêche toute règle pratique contre le blanchiment d’argent et sabote une fois de plus une tentative de réforme de la place financière suisse.Si elle ne veutpas se retrouver à nouveau sur la liste noire, la Suisse doit mettre en œuvre les recommandations du Groupe d’action financière (GAFI). « Avec l’adoption aujourd’hui de « Swiss Finish », la Suisse n’est désormais plus en conformité avec le GAFI », souligne le conseiller national Jean Christophe Schwaab (VD). « Le camp bourgeois a de ce fait rendu un très mauvais service à la place financière suisse ».
Le Conseil fédéral a pourtant présenté devant le parlement un projet très modéré afin de mettre en œuvre les recommandations du GAFI. Mais même sous cette forme, le projet a encore été amputé par la majorité bourgeoise.
- Ainsi la transparence ne concerne que les actions au porteur à partir d’un capital de 250’000 francs et non pas dans tous les cas, comme le requiert le GAFI.
- La définition des délits fiscaux graves en tant qu’infraction préalables au blanchiment a également été adoucie. Ainsi, la fraude fiscale demeure une infraction mineure.
- L’interdiction d’effectuer des paiements en espèces de plus de 100’000 francs a également été supprimée. Ce sont donc des millions provenant de sources douteuses qui seront échangés sous la table.
Finalement, il est particulièrement choquant que la majorité du Conseil se soit accordé de nouveau privilèges. Les membres du parlement ne seront désormais plus considérés comme des personnes politiquement exposées (PEP). Un parlement qui place au-dessus des intérêts du pays les intérêts de ses propres élus, ainsi que ceux de fiduciaire et gestionnaires de fortunes des plus douteux, n’est digne d’aucune crédibilité.