La majorité de droite, qui s’échine depuis l’automne 2015 à démanteler toutes les prestations sociales, s’éloigne toujours plus de l’intérêt général de la population. Aujourd’hui, elle a non seulement accepté l’initiative Matter, mais également son contre-projet, lesquels vont jusqu’à proposer l’inscription de la fraude fiscale dans la Constitution. Cette initiative menace directement les années d’efforts en faveur d’une place financière propre et constitue un retour en arrière inacceptable. Il reste à espérer que le Conseil des Etats stoppera cette absurdité et fera sombrer le contre-projet.
Le contre-projet n’est pas d’un meilleur acabit que l’initiative. Les deux entendent empêcher l’échange automatique d’informations en Suisse. Ils entravent non seulement la lutte contre l’évasion fiscale en Suisse, mais désavantage en plus nos autorités à l’étranger. Son seul objectif est de permettre aux président-e-s PDC et PLR, Gerhard Pfister et Petra Gössi, de sauver la face.
« La fraude fiscale n’est pas un délit mineur et doit être punie. La Suisse est enfin reconnue pour sa stratégie de « l’argent propre ». Cela doit s’appliquer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. La place financière suisse n’a d’avenir que si l’argent qui s’y trouve est propre. C’est pourquoi l’Association suisse des banquiers, les succursales suisses des grandes banques et les banques cantonales appellent également à rejeter l’initiative, tout comme son contre-projet », rappelle la conseillère nationale (VD) Ada Marra.
« La protection des fraudeurs n’a en aucun cas sa place dans notre Constitution. L’intérêt de celles et ceux qui paient honnêtement leurs impôts doit avoir une valeur largement supérieure à celui des hommes et des femmes qui cherchent à cacher leur argent au fisc », ajoute encore la conseillère nationale vaudoise. Le Parti socialiste combattra énergiquement l’initiative comme son contre-projet.