Blog de Elisabeth Clément, membre du comité directeur des femmes* socialistes suisses
Certes, dans bien des entreprises publiques et même privées, ce principe est pratiqué depuis des décennies. Et l’écart salarial entre hommes et femmes a tendance à diminuer. Mais… comme le faisait judicieusement remarquer un conseiller aux Etats UDC, lors du débat sur l’entrée en matière sur la loi sur l’égalité salariale en février 2018, les femmes ne sont pas les seules à subir des discriminations salariales : les étrangers, les jeunes ou les trop vieux, les non-zurichois… bref tous les groupes d’employés sur les salaires desquels il est possible faire pression sont discriminés, pour l’avantage des employeurs. C’est ça, le capitalisme !
Méfiez-vous les filles ! Vous avez, comme une de mes amies, découvert que votre collègue masculin gagne 1’335.- francs de plus que vous par mois et, indignée de n’avoir pas obtenu d’ajustement légitime, vous claquez la porte de votre employeur ? Encore faut-il pouvoir se le permettre. Et c’est pour mieux recommencer votre lutte chez le prochain patron, ainsi que votre enquête auprès de vos collègues sur leurs salaires : La plupart des femmes ne savent même pas de combien elles sont moins bien payées que leurs collègues masculins, faute de transparence sur les salaires. Les filles, vendez-vous, défendez-vous et syndiquez-vous, et surtout parlez ouvertement de votre salaire entre vous et avec vos collègues masculins.
A travail égal, salaire égal ? L’option qui reste est de ramener le niveau des salaires des hommes à celui des femmes exerçant les mêmes fonctions. Nul doute qu’elle ne pourrait que plaire au patronat !