Un congé paternité digne de ce nom est nécessaire. Le père actuel veut soutenir la mère, s’occuper dès le départ du nouveau-né et aussi d’éventuels enfants plus âgés. Il prend ses responsabilités. Les parents savent à quel point la période après la naissance peut être fatigante. Prendre sur ses vacances pour remplir ces tâches est une erreur. Les vacances sont faites pour se reposer du travail et constituent un important pilier de la protection de la santé.
Un vrai congé paternité est aussi adapté à notre époque. La Suisse est le seul pays d’Europe sans disposition légale à ce sujet. Contrairement au débat sur le congé parental, c’est une démarche pragmatique en faveur des familles s’intégrant facilement dans le système actuel. Le congé paternité est aussi utile à la société. L’engagement des pères dans les tâches familiales dès la naissance contribue à stabiliser et à renforcer les relations de famille. De plus, lorsque les mères se sentent déchargées dès le premier jour par leur partenaire, elles sont davantage prêtes à réintégrer le marché de l’emploi après leur congé maternité. Ainsi, le congé paternité contribue à l’égalité entre homme et femme, et à l’intégration des mères sur le marché du travail dans le contexte de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. La flexibilité proposée permet de répondre à la situation spécifique à chaque famille.
Finançable, le congé paternité de quatre semaines est un investissement intelligent pour les familles. Il coûte 385 millions de francs par an. Cela correspond à environ 0,12% de la masse salariale de la Suisse, soit 0,06% à charge des employés, pas plus que le prix d’un café.
Plus de 20’000 personnes ont signé l’initiative sur internet en l’espace de 10 jours. Ce démarrage sur les chapeaux de roue de l’initiative populaire montre que le congé paternité est un besoin de la société actuelle.
Adrian Wüthrich, président de l’association «Le congé paternité maintenant!» et président de Travail.Suisse
Adrian Wüthrich est président de Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs, depuis septembre 2015. A 36 ans, il est député PS au Grand Conseil bernois, et préside l’association «Le congé paternité maintenant!» qui lance l’initiative.