Ueli Maurer semble trouver charitable que des riches paient leurs impôts correctement. Il fait par ailleurs preuve d’une grande compréhension lorsque de l’argent peut être caché grâce à des montages « offshore », réduisant ainsi les recettes fiscales. Pour un ministre des finances, c’est faire preuve d’une candeur inquiétante. En effet, un tel appel à la soustraction fiscale n’est tout simplement acceptable. Après 100 jours passés à la tête de son nouveau département, la question peut légitimement être posée : Ueli Maurer est-il ministre des finances ou n’est-il en poste que pour appliquer aveuglément le programme de l’UDC ?
Au lieu de faire preuve de largesse d’esprit vis-à-vis des astuces fiscales, la Suisse devrait tirer les leçons du scandale des « Panama papers » et mettre en place une véritable surveillance de ces intermédiaires financiers. Aujourd’hui, les affaires douteuses fonctionnent au travers de gestionnaires privés de fortunes et d’études d’avocats. L’autorégulation souffre visiblement de nombreux défauts.
La Suisse doit réfléchir de manière fondamentale à la manière de mettre un terme à ces affaires «offshore». Une solution pourrait passer par l’introduction d’une liste noire, qui permettrait, ad minima, de protéger la réputation de la place financière. Dans le cas où le nouveau chef du DFF n’est pas disposé à lutter contre la soustraction fiscale internationale, il sera nécessaire d’étudier la possibilité de transférer la lutte contre la fraude fiscale du DFF au DFJP.