La moitié du délai de 3 ans imparti pour la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration de masse est écoulé et le bilan, à la mi-temps, donne matière à s’inquiéter. Le Conseil fédéral qui n’était pas en avance a perdu encore du temps avec la recherche d’un nouveau chef-négociateur, dont les compétences seront particulièrement cadrées.
Pendant ce temps-là, le PLR et le PDC font preuve d’une incroyable ambivalence. Afin d’éviter de s’exprimer clairement, les deux partenaires du centre se raccrochent à n’importe quelle petite déclaration européenne prêtant à penser que l’UE lâche du lest. Ils savent pourtant que l’UDC ne cherche en rien une solution constructive pour résoudre le problème qu’elle a elle-même créé. « Il est lâche de la part du PDC et du PLR ne refuser de répondre à cette problématique. Il est honteux et hypocrite de se désengager d’une question aussi essentielle pour la Suisse, pour de simples motifs électoraux », a encore regretté Christian Levrat.
Le PS exige du Conseil fédéral et des partis du centre que, au vu de la situation, des travaux de politique intérieure soient entamés. La votation sur la poursuite de la voie bilatérale arrivera et, sans réformes intérieures, elle ne pourra être gagnée. Avec son paquet de mesure, le PS a montré la voie à suivre : la voie bilatérale ne dégagera de majorité que si le dumping salarial est combattu et que des salaires équitables sont garantis ; que si suffisamment de logements à prix abordables sont disponibles ; que si la situation des personnes âgées et des femmes est améliorée dans le marché du travail.