Lors de leur Conférence, les Femmes socialistes suisses ont décidé, ce samedi, de répondre négativement à la consultation sur la réforme « Prévoyance vieillesse 2020 ». Pour mémoire, le Conseil fédéral entend épargner 1 milliard de francs en relevant l’âge de la retraite des femmes et augmenter le taux de conversion. A ceci s’ajoute 100millions d’économie sur les rentes de veuves. Pour les Femmes socialistes, investir 390 millions de francs dans des mesures de transition destinées à permettre aux revenus modestes de prendre une retraite anticipée est une compensation loin d’être suffisante. Le salaire et l’accès à un travail rémunéré influent directement sur les rentes. Raison pour laquelle il convient d’abord de parvenir à l‘égalité salariale et à concilier vie familiale et professionnelle avant de pouvoir envisager de relever l’âge de la retraite des femmes. En outre, ces deux objectifs doivent être liés afin que des progrès mesurables sur le plan de l’égalité salariale aient un impact sur l’âge de la retraite comme le propose le modèle Gächter/Fehr. A défaut, cette réforme se traduira par une pure et simple mesure d’économie au détriment des femmes. Les Femmes socialistes saluent cependant l’abaissement de la déduction de coordination du 2ème pilier dans la mesure où elle profitera tout particulièrement aux personnes travaillant à temps partiel.
L’harmonisation de l’âge de référence (augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans), constitue, avec l’adaptation des rentes de veuves, l’un des critères de mise en place du relèvement prévu de la TVA. Selon le rapport, ces mesures sont indissociables. Les Femmes socialistes suisses refusent catégoriquement cet amalgame qui met inutilement les femmes sous pression et leur impose le poids de la réforme des retraites.
Les Femmes socialistes ont par ailleurs étudié la mise en œuvre de l’égalité salariale au Québec et appellent le Conseil fédéral à suivre les grandes lignes de son rapport publié en décembre dernier. Au-delà des mesures sur la transparence des salaires, il faut aussi introduire, dans la Loi sur l’égalité, un droit pour l’autorité d’intenter une action. Au Québec, ce dernier a permis, en quelques années, de réduire les discriminations salariales d’un tiers.
En vue des votations du 18 mai prochain et toujours dans la perspective de renforcer l’égalité salariale, les Femmes socialistes se sont par ailleurs prononcées à l’unanimité en faveur de l’initiative sur les salaires minimums. Comme trois quarts des personnes concernées par des bas salaires sont des femmes, améliorer leur revenu et donc leurs rentes futures constitue une étape essentielle vers la concrétisation de l’égalité économique entre les sexes.