Le Conseil national entame aujourd’hui l’examen du budget 2025. Si une majorité devait augmenter sensiblement les dépenses de l’armée au détriment de la coopération internationale et du personnel de la Confédération, le PS rejettera le budget. En agissant de la sorte, les partis bourgeois montreront une nouvelle fois que leur politique financière est court-termiste et que leur politique de sécurité manque de sérieux. Ils montreront également qu’ils veulent empêcher de manière ciblée les investissements dans l’égalité, la protection du climat et la sécurité sociale.
« Les partis bourgeois veulent réduire les dépenses chez les plus faibles pour investir des milliards dans un réarmement de l’armée sans planification. C’est irresponsable », critique la conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle (GE). Il ne doit pas y avoir de coupes dans la coopération internationale ni de réduction du personnel fédéral. « Les coupes dans la coopération internationale attisent les conflits de demain. La sécurité absolue n’existe pas, mais la paix peut exister que si l’on en crée les bases. Cette politique financière et de sécurité n’est pas sérieuse ».
Cette perspective est d’autant plus choquante à l’aune de l’absence de stratégie claire pour l’utilisation de ces moyens supplémentaires pour l’armée. Cette absence apparaît clairement dans la motion Dittli (24.3605), également discutée lors de cette session, qui demande une « image cible » et une orientation stratégique pour l’armée. Ou encore dans le cadre du mandat donné au DDPS la semaine dernière seulement, lors de la séance du Conseil fédéral du 27 novembre, d’élaborer enfin une stratégie en matière de politique d’armement. Cette stratégie doit être adoptée d’ici la mi-2025. « Au lieu de développer d’abord une stratégie, on jette ici des milliards sans planification », déclare la conseillère nationale Sarah Wyss (BS). « En plus de ne pas être sérieux, c’est court-termiste. Ces décisions empêchent des investissements importants dans la protection du climat, l’égalité et la sécurité sociale. C’est pour ces raisons que le PS rejette résolument ce projet de budget 2025 ».