Des centaines de milliers de réfugié-e-s de guerre embarquent au péril de leur vie vers l’Europe, dont la Suisse fait partie. Ils sont à la recherche de protection et d’assistance pour eux et leurs enfants. L’Europe peut et doit faire beaucoup plus pour les aider. Dans ce sens, le parti socialiste a réclamé une augmentation rapide du quota de réfugié-e-s syrien-ne-s, l’obtention facilitée de visas pour les membres de la famille, la suspension temporaire des rapatriements de réfugié-e-s vers l’Italie ainsi qu’un renforcement massif de l’aide sur place. De plus, notre présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, est sur le point de faire passer une restructuration de l’asile au Parlement. Ce serait la première révision dans le domaine qui, depuis bien longtemps, apporterait de véritables améliorations pour les réfugié-e-s, en permettant notamment de raccourcir la durée de traitement des demandes d’asile tout en garantissant, simultanément, une représentation juridique gratuite. Enfin, la coordination et la collaboration entre l’Etat, les cantons et les communes n’ont pas aussi bien fonctionné depuis longtemps.
En se penchant sur la politique européenne en matière d’asile, une inquiétante tendance au repli nationaliste est observable. Plusieurs pays semblent toujours plus enclins à fermer leurs frontières. En Suisse même, certain-e-s politicien-ne-s l’exigent. Face à cette catastrophe humanitaire, nous n’avons pas le droit de fermer les yeux et de nous replier sur nous-même. Nous devons oser réclamer plus d’Europe et plus de solidarité. Cela passe, entre autres, par l’introduction d’une clé de répartition, l’accueil de plus de réfugié-e-s et l’extension des opérations de sauvetage de Frontex.
Nos revendications sont sans doute moins spectaculaires et moins porteuses médiatiquement que celles de l’UDC, qui réclame un moratoire dans le domaine de l’asile. Mais nos revendications sont justes, alors que depuis la Seconde Guerre mondiale, autant de réfugié-e-s n’ont pas été jeté-e-s sur les routes, alors qu’en ce moment même, l’incroyable violence des conflits qui poussent ces gens à quitter leur terre fait rage. Dans cette situation extrêmement difficile, nous avons, en plus du devoir de venir en aide aux personnes dans le besoin, l’obligation d’empêcher ceux qui prônent et font la politique de l’enfermement de décider de notre politique d’asile.