La majorité de droite du Conseil national n’est pas prête à protéger le pouvoir d’achat des retraité-es en Suisse : elle refuse d’entrer en matière sur la discussion concernant l’adaptation complète des rentes AVS au renchérissement. Elle accepte ainsi une perte du pouvoir d’achat des retraité-es, qui doivent déjà faire face à l’explosion des primes d’assurance-maladie et à la hausse des loyers.
« La Constitution dit qu’il faut adapter les rentes au moins au coût de la vie. La droite, et plus particulièrement l’UDC qui se dit soucieuse de la respecter, s’assied dessus quand il s’agit des rentes AVS », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Yves Maillard (VD). Ce rejet est en outre un non-sens économique : si les retraité-es ont moins dans leur porte-monnaie, ils ne pourront plus le réinjecter dans l’économie, par exemple via des sorties au restaurant ou en achetant des cadeaux pour leurs petits-enfants. Des rentes plus élevées aident également les retraité-es à entretenir leur vie sociale.
Pour protéger le pouvoir d’achat, le renchérissement doit être entièrement compensé – comme le prévoit la Constitution. Pour la droite, même la variante minimale du Conseil fédéral, qui ne prévoit que de compenser le renchérissement résiduel en 2022 avec 2,8 %, est trop élevée. Or, le renchérissement s’élève déjà à 3,4 % depuis la dernière modification. Il ne faut pas non plus oublier qu’aujourd’hui, aucune compensation légale du renchérissement n’est prévue pour les rentes des caisses de pension.