Le PS Suisse condamne fermement la volte-face du Conseil fédéral d’aujourd’hui, qui ne veut plus reprendre intégralement les sanctions de l’Union européenne (UE) contre la Russie. La Suisse fait ainsi passer les intérêts des négociant-es en matières premières, qui profitent de la guerre, avant ses propres responsabilités internationales. Le PS Suisse demande au Conseil fédéral de revenir sur cette décision.
Après l’attaque du régime de Vladimir Poutine contre l’Ukraine, il a été révélé que le commerce des matières premières russes se faisait principalement via la Suisse, permettant ainsi au régime russe de financer la guerre. La décision actuelle du Conseil fédéral de ne pas adopter intégralement le 14e paquet de sanctions de l’UE ouvre grand la porte aux transactions de contournement dans ce domaine. « La volte-face du Conseil fédéral d’aujourd’hui est un énorme pas en arrière. Le Conseil fédéral place ouvertement les intérêts des négociant-es en matières premières au-dessus de la solidarité avec l’Ukraine et de la paix internationale. Avec cette décision, le Conseil fédéral cimente le modèle économique de la Suisse, qui, en tant que plus grande place financière et commerciale du monde, veut une fois de plus protéger les profiteur-euses de guerre », déclare le co-président du PS Suisse Cédric Wermuth.
Avec cette décision, le Conseil fédéral se positionne pour la première fois dans la guerre contre l’Ukraine en opposition au respect et à la défense commune de la Charte des Nations Unies. Depuis février 2022, la Suisse a soutenu les sanctions de l’UE contre la Russie — même si leur mise en œuvre n’a pas été satisfaisante, le signal de la Suisse était clair. « Depuis 2022, avec les sanctions, la Suisse a au moins maintenu l’apparence d’assumer une responsabilité internationale — maintenant, même cette apparence n’est plus maintenue », poursuit Cédric Wermuth.
« La décision du Conseil fédéral est une révélation. En ne prenant pas de sanctions contre les négociants en matières premières, la Suisse protège délibérément les profiteur-euses de guerre. Le Conseil fédéral accepte ainsi que le droit international puisse être bafoué et ce, sans grandes conséquences. C’est un très mauvais signal envoyé à la communauté internationale », déclare la conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle (GE). Le PS Suisse demande instamment au Conseil fédéral de corriger cette décision. La Suisse ne doit pas ignorer sa responsabilité en tant que place financière et commerciale mondiale.