Le Département fédéral de l’économie a mis près d‘un an et demi, depuis le 9 février 2014, pour élaborer l’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié. Le résultat est donc d’autant plus décevant. L’unique réponse réellement nouvelle venue à l’esprit du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) consiste en allégements fiscaux, dont profiteraient seulement quelques personnes – de toute façon déjà très à l’aise financièrement. Le calcul dit « alternatif » de l‘impôt pour les couples mariés mérite certes qu’on s’y arrête, mais il n’est de loin pas suffisant.
Avec la reformulation sémantique en « Initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié plus », le DEFR flirte dangereusement avec la frontière du ridicule. Cette feinte ne peut pas occulter le fait qu’il s’agit, pour la plupart des mesures, de projets adoptés il y a longtemps. Ainsi, on induit d’une certaine manière déjà le public en erreur en voulant lui faire croire que la « Réforme de la prévoyance vieillesse 2020 » ou les mesures permettant de concilier famille et profession – que le DEFR, justement, fait traîner et échouer depuis des années – font partie de l’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié.
Le PS invite le conseiller fédéral à revoir sa copie et à présenter des mesures incisives incluant des objectifs mesurables. Avec son paquet de réformes pour des meilleures conditions de vie, le PS a montré la semaine passée comment un nombre plus élevé de personnes peuvent avoir accès au marché du travail et comment le potentiel que représente la main-d’œuvre indigène peut être consolidé.