Le Conseil national a confirmé aujourd’hui son entêtement à proposer le strict minimum en matière de mesures pour réaliser enfin l’égalité salariale. Alors que l’égalité en droit est acquise depuis des décennies, l’égalité de fait, quant à elle, peine sérieusement à voir le jour. La majorité PLR et UDC se sont échinés à réduire encore à sa portion la plus congrue, un projet minimaliste, déjà revu à la baisse par le Conseil des États.
Pour Mathias Reynard, conseiller national (VS), « quand on voit l’énergie dégagée par les manifestations de samedi dernier, il est incompréhensible que la majorité bourgeoise du Conseil national ne sente pas les attentes et revendications de la population ». Nous sommes en 2018 et les femmes de notre pays sont toujours systématiquement victimes de discrimination, y compris en matière salariale. La différence non expliquée s’élève à environ 7,5 %, soit une moyenne d’environ 7000 francs par an.
Le Parti socialiste et les Femmes* socialistes se sont battus, en vain, pour un retour à la version proposée initialement par le Conseil fédéral, incluant des contrôles obligatoires pour les entreprises de plus de 50 collaborateurs/trices (et non 100 postes à plein temps, comme le réclame la droite). Ainsi, l’instrument de l’analyse des salaires n’est qu’un tigre de papier, d’apparence menaçant, mais totalement inoffensif en réalité. La décision du Parlement signifie que moins de 1 % des entreprises seront concernées par ce projet de loi. C’est malheureux. De nombreuses entreprises ne savent même pas qu’il existe des différences salariales systématiques dans leur entreprise. La transparence est ici une des clefs du problème.
Le temps de l’approche volontariste est désormais clairement révolu. Le PS continuera à lutter pour que des mesures contraignantes et des sanctions puissent être prises contre les personnes morales qui refuseraient encore d’appliquer le principe d’égalité entre femmes et hommes.