Le Proche-Orient est une poudrière instable, dans laquelle les guerres et les conflits ont déjà coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d’autres sur les routes de l’exil. Malgré cela, la majorité de la CPS-N a choisi de mettre le Conseil fédéral sous pression, afin que celui-ci autorise la vente d’armes et de matériel de guerre pour une valeur d’un milliard à la péninsule arabique. Cette vente comprendrait notamment 400 blindés, dont l’engagement peut servir contre la propre population de ces pays.
« Cette décision est une lourde erreur et démontre bien la schizophrénie des politiques menées par l’Occident : on encaisse des milliards en exportant du matériel de guerre dans des pays en crise et l’on s’étonne ensuite que des personnes demandent asile et protection », s’étonne encore Pierre-Alain Fridez.
Depuis le début du millénaire, la Suisse a exporté des armes pour un montant de plus d’un milliard de francs vers les autocraties de la péninsule arabique. En mars 2015, suite à la guerre au Yémen, le Conseil fédéral avait introduit un moratoire sur l’exportation. Pourtant, il a dès lors laissé passer des livraisons de munitions et de pièces de rechange vers l’Arabie saoudite et ses alliés le Bahreïn, le Qatar, le Koweït, ainsi que les Emirats arabes unis. Et ce en pleine conscience du fait que cette coalition mène au Yémen une guerre qui, selon les données de l’ONU, aurait été fatale l’année dernière à près de 3000 civils, dont 750 enfants.
Selon le PS, la vente d’armes à des Etats en guerre sur la péninsule arabique transgresse l’ordonnance sur le matériel de guerre. Cette dernière stipule que les exportations sont interdites «si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé interne ou international ; si le pays de destination viole systématiquement et gravement les droits de l’homme ou s’il y a de forts risques que, dans le pays de destination, le matériel de guerre à exporter soit utilisé contre la population civile». Le PS demande donc au Conseil fédéral de ne pas donner son accord pour les ventes d’armes prévues.