Le rapport de la Commission de gestion du Conseil national (CdG-N) sur la procédure d’évaluation du nouvel avion de combat, publié aujourd’hui, ne répond pas suffisamment aux questions centrales concernant le calcul des coûts et les capacités opérationnelles du F-35. La CdG-N doit se pencher une nouvelle fois sur les documents afin de s’assurer véritablement que la décision du Conseil fédéral s’est basée sur des données complètes.
« Le rapport de la CdG-N ne donne pas une bonne note au Conseil fédéral. Il montre que celui-ci aurait pu améliorer les relations avec l’Europe via l’acquisition du nouvel avion de combat, mais qu’il s’est inutilement lié les mains », déclare Pierre-Alain Fridez, conseiller national socialiste (JU). « Le fait que le Conseil fédéral n’ait pas intégré de critères de politique étrangère dans l’évaluation est une occasion manquée. »
Le rapport de la CdG-N reste trop vague sur des points centraux, comme le calcul des coûts et l’attribution de points pour les capacités opérationnelles des F-35. « La CdG-N n’a pas été assez précise sur ce point », ajoute Pierre-Alain Fridez, qui examine en détail dans son livre « Le choix du F-35 » les nombreuses questions pour l’heure sans réponse au sujet de la procédure d’évaluation de cet avion de combat.
Le soupçon principal est que la procédure du DDPS n’a pu que déboucher sur une victoire du F-35. « Ce serait insoutenable du point de vue de l’État de droit », déclare Pierre-Alain Fridez. La commission de la politique de sécurité du Conseil national (CPS-N) doit donc demander dès lundi prochain des éclaircissements supplémentaires et charger la CdG-N de répondre une fois pour toutes aux questions encore ouvertes sur la procédure. Le Contrôle fédéral des finances (CDF) doit lui aussi clarifier de manière plus approfondie les calculs des coûts.
Il est clair que le Conseil fédéral n’a pas tenu les promesses faites lors de la campagne de votation : il avait promis un avion pour la police et la défense aériennes, mais le Conseil fédéral veut acheter un avion de combat lourd à manœuvrer, conçu pour des bombardements en territoire ennemi et donc totalement inadapté à sa véritable mission principale dans le dispositif de défense suisse.
Le livre « Le choix du F-35 » de Pierre-Alain Fridez est disponible en français et en allemand auprès du Secrétariat central du PS Suisse ainsi qu’en librairie.