Financement des partis politiques : la lumière au bout du tunnel

LETTRE OUVERTE de l'Organisation Initiative sur la transparence aux membres de la Commission des institutions politiques du Conseil des États (CIP-E) du 17 mars 2021

Séance de la CIP-E du 29 mars 2021 : Projets 19.400 Iv.pa. CIP-E. Plus de transparence dans le financement politique (contre-projet indirect à l’initiative populaire « Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique » – divergences)

Monsieur le président de la commission,
Mesdames et Messieurs les conseillères et conseillers aux États,
 

L’Organisation Initiative sur la transparence soutient les propositions de l’initiative populaire « Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique » (initiative sur la transparence) et s’engage à ce que celles-ci soient intégrées dans la législation. Elle est également chargée de faire des recommandations au comité d’initiative concernant le retrait ou le maintien de cette initiative populaire. Nous sommes une large alliance de partis politiques, d’organisations de la société civile et d’individus indépendants venant du Parti socialiste, des Vert-e-s et du Parti évangélique, de leurs jeunesses de partis respectives, du Parti Pirate ainsi que des organisations Transparency International Suisse, Public Eye, Opendata.ch et du Forum de la Session des jeunes.
 
Dans ce contexte, nous nous réjouissons que le Conseil national, lors de sa session de printemps 2021, ait pris des décisions importantes en vue d’un contre-projet efficace lors de la discussion détaillée de l’objet 19.400 le 3 mars dernier. Il est nécessaire d’agir pour réglementer efficacement la transparence du financement politique au niveau national : la Suisse est toujours le seul pays d’Europe à ne pas disposer d’une réglementation nationale en la matière. Ces dernières années, la population suisse a constamment voté en faveur d’une plus grande transparence : le corps électoral des cantons de Schwyz, Fribourg et Schaffhouse, ainsi que la ville de Berne, a approuvé des législations en matière de transparence du financement politique. En outre, le gouvernement et le Grand Conseil des cantons de Zurich, de Vaud et du Valais ont également fait des efforts allant dans ce sens.
 
En vue de l’examen des différences du contre-projet indirect à cette initiative populaire (objet 19.400) lors de votre séance du 29 mars 2021, nous souhaitons vous informer que, de notre point de vue, les points suivants sont cruciaux :
 

  • Seuil des montants soumis à publicité (art. 76b al. 2 let. b P-LDP) : selon la nette majorité du Conseil national, les destinataires de l’obligation de déclarer (partis et commissions d’élection et de vote) devraient être tenu-e-s de déclarer tout don supérieur à 15 000.- en indiquant le nom du donateur ou de la donatrice et le montant du don. Selon la version actuelle du Conseil des États, ce montant devrait être de 25 000.-, alors que l’initiative populaire prévoit quant à elle un montant de 10 000.-. Selon nous, il serait souhaitable de divulguer les noms des grands donateurs et donatrices à partir de 10 000.- par an et par valeur croissante : après tout, 10 000.- est un seuil modéré qui est également élevé selon les normes européennes. 10 000.-, c’est bien plus qu’un salaire mensuel moyen, et pour les partis et les comités, de tels dons signifient déjà un soutien considérable, risquant donc de créer des relations de dépendance. Toutefois, le seuil correspondant de 15 000.- proposé par la majorité du Conseil national représente pour nous un compromis minimal acceptable ;
     
  • Contrôle (art. 76e al. 1-3 P-LDP) : la nette majorité du Conseil national propose un contrôle par échantillonnage des informations divulguées par les acteurs politiques, tandis que la version du Conseil des États prévoit que l’autorité compétente ne contrôle que si les acteurs politiques ont communiqué les informations nécessaires dans les délais. À notre avis, un contrôle complet du contenu est nécessaire pour garantir l’efficacité et la bonne application des obligations de divulgation envisagées. Toutefois, là aussi, les contrôles par échantillonnage envisagés par la majorité du Conseil national représentent pour nous un compromis minimal acceptable ;
     
  • Obligation de déclaration pour les membres élus du Conseil des États (art. 76c al. 2bis P-LDP) : l’initiative populaire prévoit une obligation de déclaration identique pour les acteurs politiques lors des élections au Conseil national et aux États. Cela nous semble approprié en regard de la cohérence et de l’égalité de traitement. La session du Conseil des États n’a néanmoins pas envisagé d’inclure les élections au Conseil des États dans ces obligations de divulgation. Le texte de loi adopté par la majorité du Conseil national, selon lequel seuls les membres élus du Conseil des États, et ce après leur élection, et non tous les candidats au Conseil des États devraient se conformer aux obligations de publicité correspondantes, est un règlement d’une portée nettement moindre par rapport à l’initiative populaire, mais constitue à nos yeux à nouveau un compromis acceptable.

Compte tenu des divergences entre le Conseil des États et le Conseil national, nous vous recommandons donc de suivre la majorité du Conseil national sur tous les points en suspens.
 
Dans ce contexte, nous vous informons par la présente que l’organisation de soutien a décidé à l’unanimité de demander au comité d’initiative de retirer sous conditions l’initiative populaire « Pour plus de transparence dans le financement de la vie politique » si les divergences qui subsistent au moins en ce qui concerne le seuil des montants soumis à l’obligation de déclarer (art. 76b al. 2 let. b P-LDP) et le contrôle (art. 76e al. 1-3 P-LDP) suivent le projet de loi de la majorité du Conseil national tel que décidé lors de la session de printemps 2021 et qui trouve sa place dans un contre-projet indirect adopté par les deux Conseils lors d’un vote final.
 
Nous vous remercions d’ores et déjà de bien vouloir prendre en considération nos propositions.
 
Veuillez agréer, Monsieur le président du Conseil des États, Mesdames et Messieurs les conseillers aux États, l’expression de notre parfaite considération.

 
Au nom de l’Organisation Initiative sur la transparence,
 
Les co-présidentes

Nadine Masshardt, Lisa Mazzone, Marianne Streiff, Rosmarie Quadranti

Interlocuteur-trices sur ce thème

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Colin Vollmer

Colin Vollmer

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Partager l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Animation laden...Animation laden...Animation laden...

Newsfeed

Tu as des questions concernant l'adhésion ou le formulaire d'adhésion ? Nous sommes à ta disposition pour t'aider.

Questions fréquentes

Le plus simple est de remplir en ligne le formulaire d’adhésion ci-contre.

Tu décides toi-même de l’engagement qui te convient le mieux.

  • Si tu as peu de temps, il n’y a absolument rien de mal à ce que ton engagement se limite au paiement de ta cotisation. Ceci nous aide aussi à construire une Suisse et un monde meilleurs.
  • La section à laquelle tu es affilié-e te demandera parfois, si tu as le temps, d’être présent-e sur stand, de récolter des signatures ou de participer à une action téléphonique. C’est toujours un plaisir lorsque nos membres s’engagent et s’impliquent – mais c’est bien sûr entièrement volontaire.
  • La plupart des sections organisent régulièrement des assemblées générales pour discuter de thèmes et d’activités politiques actuels. La participation à ces réunions est bien sûr également totalement volontaire. Mais c’est toujours une occasion d’y rencontrer de nouvelles personnes.
  • Si un thème te touche particulièrement, tu peux t’engager dans une commission thématique du PS Suisse ou de ton parti cantonal, ou encore dans l’une des sous-organisations telles que les Femmes socialistes, le PS Migrant-es, le PS 60+ ou le PS queer.
  • Il y a aussi souvent la possibilité d’assumer une fonction interne au parti, par exemple au sein du comité de ta section.
  • Si tu le souhaites discuter d’une candidature à une fonction publique, par exemple à la commission scolaire de ta commune, tu peux prendre contact avec ta section.

Afin de réaliser ses actions et son travail politique, le PS compte surtout sur l’engagement de ses membres. Mais la défense de nos valeurs nécessite aussi des moyens financiers.
Les cotisations des membres sont fixées, différemment, par les partis cantonaux et les sections locales et dépendent de ton revenu imposable. Nous suivons nos propres exigences politiques : celle ou celui qui gagne peu, paie peu, et celle ou celui qui gagne beaucoup, participe davantage aux coûts du parti et de sa politique.
En règle générale, les cotisations annuelles sont de l’ordre de 80 CHF pour les personnes à faible revenu et progressent à quelques centaines de francs pour les personnes à haut revenu.
Ces cotisations sont perçues annuellement.

Bien sûr ! Il n’est absolument pas nécessaire de posséder le passeport suisse pour pouvoir adhérer au PS.
Toute personne vivant en Suisse doit pouvoir participer aux débats politiques.

Tu as différentes possibilités de t’engager. Si tu veux être actif-ve au niveau local, adresse-toi à la section de ta commune de domicile.
C’est aussi le lieu le plus adapté pour t’engager dans une fonction publique ou un service au sein de l’administration (Conseil communal, Commission scolaire, Commission sociale…)
Tu peux également faire valoir ton savoir et ton savoir-faire en exerçant une fonction interne au parti. Le PS recherche toujours des personnes désirant s’engager dans l’organisation du parti (communes, districts, canton, commissions thématiques).

Il suffit de manifester ton intérêt aux responsables de ta section. C’est la section qui désigne les candidat-es du PS pour des fonctions publiques.
Ta section locale est souvent aussi le point de départ du processus de nomination interne au parti pour les candidatures au gouvernement cantonal (par exemple au Grand Conseil).

Aucune, excepté ta cotisation. Le partage de nos valeurs et de nos convictions est tout de même une condition préalable. Cela ne signifie pas pour autant de partager l’intégralité des positions du PS.

Les membres de la Jeunesse socialiste ont la possibilité d’adhérer gratuitement au PS jusqu’à l’âge de 26 ans. Une demande correspondante peut être envoyée par courriel à [email protected].

Les statuts du PS Suisse interdisent l’adhésion simultanée à plusieurs partis suisses.
Les doubles nationaux peuvent être membres du PS Suisse et d’un parti frère étranger, par exemple du SPD allemand ou du Partito Democratico italien. L’adhésion au PS Suisse est gratuite pour les membres de partis frères, pour autant qu’ils puissent prouver qu’ils versent une cotisation à un parti socialiste dans leur pays d’origine.

Oui, même à l’étranger, tu peux t’impliquer dans la politique en tant que membre du PS Suisse. Si tu es domicilié à l’étranger, tu deviens automatiquement membre du PS International.

Ce que t’offre le PS

Ce que tu peux attendre du PS.

Tu es proche de la politique : nous t’envoyons nos invitations, nos newsletters ainsi que notre magazine “Socialistes”. Tu peux réseauter avec des personnes partageant les mêmes idées que toi.

Tu peux apprendre des autres et apporter tes propres connaissances et compétences à différents niveaux au sein du parti.
Ensemble, créons un avenir meilleur !

Pas de démocratie sans formation. Nous te proposons des webinaires et des séminaires et nous t’offrons la possibilité d’acquérir des connaissances générales et d’échanger sur des thèmes politiques actuels.