Le succès d’un tel projet repose essentiellement sur des équilibres particulièrement délicats à trouver. En ce sens, les routes nationales ne doivent en aucun cas se tailler la part du lion. Les goulets d’étranglement des agglomérations, le développement de la mobilité douce et l’amélioration des transports publics doivent être au cœur du projet de fonds routier, afin que celui-ci ait une chance d’être soutenu par la population.
Si les projets financés par ce futur fonds doivent être aussi utiles que raisonnables, il en va de même pour son financement. Un équilibre entre différentes hausses modérées de la taxe sur les huiles minérales ou de la taxe sur l’importation d’automobiles doit être recherché, afin que, tout comme pour le FAIF, une majorité de la population puisse s’y rallier. Il n’est par contre pas acceptable que de l’argent actuellement destiné au budget global de la Confédération (comme la taxe sur l’importation d’automobiles) soit détourné au profit de ce nouveau fonds. Un regard critique devra également être porté sur les projets qui seront planifiés grâce à ce fond.
Ainsi, tout en niant la volonté populaire, la construction d’un second tube routier au Gothard ne peut s’inscrire dans cette logique de recherche d’équilibres. La démesure du projet, les nuisances engendrées, tout comme le nombre très limité de personnes qui profiteraient de ce nouveau tunnel, créeraient une concurrence trop forte avec le développement des agglomérations, perdant dès lors toute chance de succès en votation populaire et le soutien potentiel du PS.