« Pour s’engager dans la voie d’un avenir féministe et durable plaçant l’être humain au centre, une réduction du temps de travail pour un même salaire constitue une voie privilégiée », souligne Tamara Funiciello, conseillère nationale socialiste (BE) et co-présidente des Femmes socialistes suisses. « Réduire le temps de travail permet tout d’abord une meilleure répartition du travail de « care » et une meilleure conciliation entre vie familiale et professionnelle, mais permet aussi d’éviter les burn-out et de lutter contre la crise climatique par des mesures justes et sociales. Des études démontrent d’ailleurs qu’une semaine de quatre jours réduit considérablement le trafic individuel et donc les émissions de CO2 ».
La charge du travail rémunéré ainsi que du travail de « care » non rémunéré effectué à titre privé est répartie de manière très inégale et inefficace en Suisse. « 40 pour cent des hommes et 30 pour cent des femmes souhaiteraient travailler moins qu’elles et ils ne le font aujourd’hui. Un quart de la population active souffre de stress », explique Martine Docourt, co-présidente des Femmes socialistes suisse. « En parallèle, 16 pour cent des personnes actives – des femmes dans la plupart du temps – sont à temps partiel contre leur gré. Il faut aussi ajouter le fait que près des deux tiers du travail de « care » non rémunéré est effectué par les femmes ».
En 2017 déjà, les Femmes socialistes suisses avaient demandé une réduction du temps de travail à salaire égal dans le « Manifeste pour un socialisme pleinement féministe ». Aussi, Tamara Funiciello a porté cette cause lors de la session d’hiver 2021 en déposant une intervention pour une réduction dans les dix ans du temps de travail à 35 heures par semaine au maximum, avec compensation salariale complète pour les bas et moyens salaires.
« L’Islande montre la voie. En effet, la semaine de quatre jours y a été testée pendant trois mois avec des résultats extrêmement positifs », ajoute Martine Docourt. « La productivité de l’économie n’a pas diminué et s’est même partiellement améliorée, les recettes fiscales sont restées stables. En revanche, les Islandais-es étaient en meilleure santé et plus heureux-ses ! »