Si le Conseil fédéral veut injecter des milliards pour l’acquisition de nouveaux avions de combat, il se doit de présenter d’abord le modèle et le nombre de ces appareils, avec un budget détaillé. Le Parlement, comme la population, doit savoir comment cet argent sera investi et ce que ces investissements apporteront sur le plan qualitatif, avant de donner son aval au déblocage de pareille somme. Or, c’est précisément le contraire que le Conseil fédéral a en tête, avec cet arrêté fédéral de planification pour l’acquisition d’avions de combat. Par ce procédé, il demande simplement au Parlement de lui accorder un chèque en blanc de plusieurs milliards ! « Nous ne voulons pas nous prononcer à l’aveuglette, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de huit milliards ! », dénonce le conseiller national (JU), Pierre-Alain Fridez.
Jusqu’à huit milliards pour des avions de combat, sans savoir quelle part de cet argent sera alloué pour le système de défense sol-air « DSA » : c’est beaucoup trop ! Le PS rappelle que la population vient de dire NON à un crédit de trois milliards pour l’achat du Gripen. Il vaudrait mieux en outre user de toutes les mesures envisageables, afin de prolonger la durée d’exploitation des actuels F/A-18. Voilà l’approche la plus rationnelle et qui devrait être prioritaire, au lieu de jeter inutilement par la fenêtre de l’argent pour de « luxueux » avions à réaction. Le PS exige, de surcroît, que le Conseil fédéral renonce aux affaires compensatoires en lien avec une éventuelle acquisition, et privilégie les fabricants aéronautiques européens. « Le conseiller fédéral Guy Parmelin et son Département (DDPS) agissent de façon précipitée. Les F/A-18 volent toujours. Cela nous donne le temps d’effectuer une évaluation à tête reposée, tout en garantissant le respect du jeu démocratique. La démocratie implique que la population puisse voter sur l’acquisition d’un avion concret, et non sur quelques vagues paramètres », estime encore Pierre-Alain Fridez.