Le Conseil des États a refusé un crédit complémentaire de 132,9 millions de francs pour l’établissement d’infrastructures temporaires qui auraient permis de se préparer à une éventuelle augmentation des demandes d’asile cet automne. Cette décision ne peut être comprise que d’une seule manière : la droite souhaite provoquer un état d’urgence et reporter le problème sur les cantons.
La majorité de droite du Conseil des États a refusé un crédit complémentaire de 132,9 millions de francs, qui aurait permis l’établissement d’infrastructures temporaires afin de garantir l’accueil des migrant-es sans recourir à des attributions anticipées aux cantons. « L’armée garantit son soutien en matière d’infrastructures au SEM jusqu’à fin 2023. Nous avions là la possibilité d’anticiper un futur manque de places et faire face au pic attendu cet automne grâce à une solution pertinente et efficace », explique le conseiller aux États socialiste Carlo Sommaruga (GE). « La décision de la majorité du Conseil des États ne peut s’expliquer que par une volonté de provoquer une crise. C’est regrettable. » Ce refus ne résout en rien le problème, mais le reporte sur les cantons.
Alors qu’il n’y a jamais eu autant de personnes en fuite et que la Suisse doit leur offrir une bonne protection, il est incompréhensible que la droite empêche la Confédération d’éviter un état d’urgence à l’automne. Le PS Suisse prend parti depuis toujours pour une politique d’asile solidaire et humaniste. « Il est clair que nous défendrons toujours le droit à la protection contre la persécution et la violence. Cela vaut aussi bien pour les personnes fuyant l’Ukraine que pour les réfugié-es de Syrie, d’Iran, du Yémen ou d’Afghanistan », poursuit Carlo Sommaruga. « Face aux crises mondiales, d’autres défis nous attendent. Aujourd’hui déjà, beaucoup trop de réfugié-es ne trouvent pas de protection adéquate. »
Contrairement à ce que demande l’UDC, la Suisse doit assumer davantage de responsabilités dans ce domaine. Personne ne doit mourir aux frontières de l’Europe parce que nous y élevons des murs. La politique d’asile axée sur la dissuasion et le retour s’est avérée être une impasse. Le PS Suisse demande une politique d’asile qui investit dès le départ dans l’intégration et la formation.