Le Conseil national aurait pu soulager rapidement et efficacement la population de la charge des primes d’assurance-maladie, en proposant un contre-projet solide à l’initiative d’allègement des primes du PS. Malheureusement, le Centre, le PLR et l’UDC ont bloqué cette avancée. Alors que l’initiative aurait permis une augmentation de 3,7 milliards de francs des réductions de primes, le contre-projet ne propose que 360 millions, soit moins de 1 % du montant total des primes. Le PS ne retirera pas son initiative et continuera à prendre parti pour des primes abordables.
« Les primes d’assurance-maladie en constante augmentation pèsent lourdement sur la population et mettent son pouvoir d’achat sous pression. Malgré cela, le Conseil national a adopté le contre-projet totalement insuffisant du Conseil des États à l’initiative d’allègement des primes du PS. Ce contre-projet ne couvre que 1 % du montant des primes, laissant la population à la merci de la diminution de son pouvoir d’achat », déclare la co-présidente du PS Mattea Meyer. Le Conseil national avait précédemment exprimé son soutien à un contre-projet bien plus efficace, mais le Conseil des États l’a considérablement affaibli lors de son examen. « Le PS a tendu la main pour un contre-projet substantiel, mais la version insatisfaisante retenue ne nous permet pas de retirer notre initiative. Si la majorité bourgeoise du Parlement continue d’ignorer la préoccupation principale de la population, celle-ci pourra prendre parti pour des primes abordables directement dans les urnes. »
« Les primes par tête antisociales ne cessent d’augmenter depuis des années. S’y ajoutent des loyers en hausse, des salaires et des retraites qui stagnent. Ce problème ne concerne pas seulement les personnes à faibles revenus, mais aussi les familles et la classe moyenne », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Yves Maillard (VD). C’est pour cette raison que le PS a lancé son initiative d’allègement des primes en 2019. Cette initiative vise à rendre les primes d’assurance-maladie supportables pour la population en exigeant qu’aucun ménage ne consacre plus de 10 % de son revenu disponible aux primes d’assurance-maladie, en tenant compte de sa fortune. « Actuellement, nous consacrons en moyenne 14 % de notre revenu aux primes d’assurance-maladie. Les réductions de primes devraient compenser cela, mais 17 des 26 cantons ont réduit les subventions au cours des dix dernières années. Berne ne peut rester les bras croisés face à ce fléau. »
« Sans mesures d’allégement appropriées, davantage de personnes risquent de sombrer dans la pauvreté. », poursuit Pierre-Yves Maillard. En 2024 également, une forte augmentation des primes de 6 % é 9 % est à prévoir. « À cela s’ajoutent les coûts croissants à la charge des patient-es, notamment pour les médicaments. En Suisse, nous payons aujourd’hui des prix des médicaments nettement plus élevés que dans nos pays voisins. Le lobby pharmaceutique a jusqu’à présent empêché toute mesure en faveur des assuré-es. Cela pèse encore davantage sur les assuré-es, c’est pourquoi il est temps que la population puisse s’exprimer dans les urnes. »