Le Conseil fédéral persiste et signe : avec son contre-projet à l’initiative « stop au Blackout », il souhaite lever l’interdiction de construction de nouvelles centrales nucléaires, sans même aborder la question des coûts. Le PS Suisse s’oppose fermement à cette politique d’un autre siècle, contraire à la protection de la population et de l’environnement ainsi qu’à un approvisionnement énergétique sûr basé sur les énergies renouvelables.
À travers son contre-projet à l’initiative « stop au Blackout », le Conseil fédéral, par le ministre de l’énergie Albert Rösti, souhaite lever l’interdiction de construction de nouvelles centrales nucléaires. « Il s’agit là d’une politique énergétique d’un autre siècle », critique le conseiller national socialiste Roger Nordmann (VD). Le PS Suisse se positionne fermement contre l’initiative ainsi que ce contre-projet, car l’énergie nucléaire n’est ni durable ni renouvelable. De plus, elle présente de grands risques sécuritaires et renforce notre dépendance vis-à-vis d’états non démocratiques pour les matières premières nécessaires à sa production. En outre, la construction de nouvelles centrales coûterait une fortune et prendrait des décennies. Ces centrales nucléaires ne présentent donc aucune solution pour les possibles pénuries d’électricités des prochaines 5 à 30 années. D’ici à ce que des centrales nucléaires soient construites, les énergies renouvelables seront, selon la volonté du Parlement et de la population, tellement développées que la sécurité d’approvisionnement sera déjà assurée.
Lever cette interdiction est également largement critiquable d’un point de vue démocratique. « La population s’est clairement exprimée, à travers plusieurs votations, pour une sortie du nucléaire et pour le développement des énergies renouvelables », poursuit la conseillère aux États socialiste Mathilde Crevoisier Crelier. En passant par la voie parlementaire et en refusant d’évoquer les conséquences financières de telles décisions, que l’on imagine pourtant aisément très lourdes, le ministre de l’énergie méprise doublement la population.
Plutôt que de se tourner vers une énergie du passé qui créerait de nombreux problèmes, ne résoudrait pas ceux existants et coûterait très cher à la population, il faut urgemment développer les énergies renouvelables. C’est ce que propose l’initiative pour un fonds climat du PS Suisse, déposée conjointement avec les Vert-e-s.