L’alliance « pour plus de transparence dans le financement de la vie politique » a présenté ses arguments aujourd’hui lors d’une conférence de presse à Berne. Nadine Masshardt, conseillère nationale socialiste (BE) et co-présidente de la coalition, a expliqué que la démocratie est au centre de cette démarche : « nous sommes convaincus que la transparence dans le financement de la vie politique est un gage de confiance pour les citoyennes et citoyens. Elle renforce la démocratie. »
Le souhait de transparence en politique transcende les frontières partisanes. Comme l’a précisé Lisa Mazzone, conseillère nationale verte (GE) et également co-présidente de l’alliance, les sondages démontrent que la transparence est largement souhaitée au sein de la population. « Le temps est venu de permettre à la population de s’exprimer sur le sujet. »
Rosmarie Quadranti, la troisième co-présidente de la coalition et conseillère nationale PBD (ZH) a rappelé la valeur de la transparence dans un système de milice tel que le nôtre : « comme politiciennes et politiciens de milice, nous pouvons être dépendants de ceux qui nous soutiennent ». En ce sens, il est important que ces liens étroits soient rendus publics : « les citoyennes et citoyens doivent savoir qui finance quel type de projet et l’intérêt qu’il pourrait y trouver en cas de succès ».
Claudio Kuster, habitué des campagnes en tant que co-initiant de l’initiative « contre les rémunérations abusives », a expliqué que la publication des budgets, des comptes et des donations devrait être effectuée via la Chancellerie fédérale. Selon lui, « fondamentalement, la publication des sommes deviendrait une obligation inhérente aux partis, comités, et candidats ». La Chancellerie fédérale devrait réaliser un contrôle et quiconque contreviendrait aux règles de publicité serait susceptible d’encourir des sanctions. Ces sanctions seraient définies par le parlement, dans la loi d’application.
Guillaume Saouli, co-président du Parti pirate, a plaidé pour un changement de mentalité dans le monde politique. En effet, la Suisse est aujourd’hui le seul pays d’Europe qui ne connaît aucune règle sur la transparence du financement de la vie politique. Elle a d’ailleurs déjà été pointée du doigt sur cette question à plusieurs reprises par le GRECO (Groupe d’Etats contre la corruption) et l’OSCE.
La jeune génération exige de la transparence et de la clarté de la part des politiciennes et politiciens, des donatrices et donateurs, ainsi que des partis. Les participant-e-s de la Session des jeunes ont déjà exprimé ce souhait en 2008 au travers d’une pétition, précise Mathilde Hofer, cheffe de projet à la Session des jeunes. L’initiative sur la transparence est donc un premier pas dans la bonne direction.
Afin d’être cohérente avec ses propres exigences, l’alliance « pour plus de transparence dans le financement de la vie politique » publie son budget pour la phase de récolte de signatures selon les préceptes du texte de l’initiative. Le budget est de 250’000 francs, dont 180’000 proviennent du PS Suisse. Le reste est réparti en dons individuels inférieurs à 10’000 francs.