Lors de sa conférence de presse du jour, Johann Schneider-Ammann (PLR) a, contre toute attente de la part d’un membre du Gouvernement, donné des chiffres sur les « conséquences matérielles » de l’initiative 1:12. Ce mode de faire démontre un manque de sérieux inadmissible. En effet, la semaine passée, dans sa réponse à une interpellation du conseiller national Jean-François Rime (UDC), le Conseil fédéral avait annoncé, sans équivoque, que les répercussions financières de l’initiative 1:12 ne pouvaient être déterminées. Ada Marra, conseillère nationale (VD), s’insurge : « Comme lors de l’initiative contre les salaires abusifs, le conseiller fédéral Schneider-Ammann fait campagne main dans la main avec les associations patronales, avec pour seul objectif de peindre le diable sur la muraille. Le ministre de l’économie ferait mieux de retourner à ses cahiers et d’entreprendre enfin quelque chose pour lutter contre le pouvoir d’achat stagnant que connaissent les ménages suisses. L’initiative 1:12 répond à cette demande, en exigeant une meilleure répartition des revenus. »
Il est particulièrement préoccupant qu’un membre du Conseil fédéral, lors d’une conférence de presse officielle, décide d’utiliser les arguments de l’USAM, et ce jusque dans le titre du communiqué de presse, plutôt que de respecter la ligne décidée par le collège gouvernemental. Les conséquences réelles d’une acceptation de l’initiative 1:12 sont très complexes à estimer, tant les différents modèles économiques choisis pour effectuer les simulations peuvent varier. C’est pourquoi le Conseil fédéral avait refusé d’avancer des chiffres concrets. Il a de plus estimé que les scénarii se basant sur une nouvelle répartition de la somme actuelle des salaires étaient également plausibles.