Combien de tables rondes, de congrès ou de conférences de presse faudra-t-il encore avant que le conseiller fédéral Schneider-Amman ne prenne enfin les choses en main? La tâche est pourtant claire, et ce depuis longtemps : pour que l’immigration soit socialement acceptable dans notre société, les salaires et places de travail suisses doivent être protégés. Si cette situation était déjà réalité avant l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse, elle n’en est que renforcée aujourd’hui. La Confédération doit lutter contre la pression sur les salaires et s’assurer que les travailleurs et travailleuses âgé-e-s puissent rester sur le marché du travail. Parallèlement, vies professionnelle et familiale doivent devenir plus compatibles, notamment pour que les femmes ne soient pas écartées de ce même marché.
Le ministre de l’économie Johann Schneider-Ammann doit maintenant se retrousser les manches et conduire les partenaires sociaux vers un accord. Sans un renforcement des mesures d’accompagnement, toutes les idées concernant la mise en œuvre de l’initiative contre l’immigration relèvent de la gageure. Comment le Conseil fédéral va-t-il convaincre les votant-e-s, alors qu’il ne lutte pas fermement contre la pression les salaires et le chômage? Il ne pourra obtenir une majorité en se contentant de présenter des semblants inadaptés de solutions tels que la « clause de sauvegarde ».