Les postulats auxquels répond ce rapport offrent l’occasion à la Suisse de faire un pas supplémentaire vers une société plus tolérante. Il est regrettable que cette opportunité n’ait pas été saisie par le Conseil fédéral, d’autant plus que plusieurs pays ont déjà appliqué des mesures similaires. « La décision du Conseil fédéral est en déconnexion totale avec la réalité de la présence des personnes non-binaires au sein de la société. Les organisations qui incluent les personnes non-binaires dans leurs données administratives existent déjà, et devoir le faire sans un cadre légal adapté complique leur travail » déplore Lucien Schwed, co-président du PS queer.
Il est certain qu’une telle modification de l’état civil aurait des ramifications légales et administratives importantes. Néanmoins, la potentielle difficulté que représentent ces changements n’est pas un argument valable face au soulagement que représenterait cette troisième catégorie pour de nombreuses personnes. Ce postulat fait écho à des demandes exprimées à maintes reprises par la communauté LGBTQIA+ et qui méritent d’être entendues.
La question des identités de genre non-binaires est encore peu familière pour une partie de la population. Néanmoins, l’évolution des mentalités ne se fait pas d’elle-même, mais bien en réponse à ce qu’il se passe autour de nous. Le gouvernement doit aussi travailler proactivement pour cela, ce qu’il ne fait pas pour l’instant. La loi pourrait pourtant servir de moteur – plutôt que de frein – à un changement dont dépend le bien-être, la santé, et la sécurité de tout un pan de la communauté. Le PS queer se espère que l’arrivée d’Elisabeth Baume-Schneider au DFJP sera l’occasion de traiter cette question en se concentrant sur les besoins des personnes concernées.