Mais comme un mantra, les milieux économiques ne cessent de dénoncer le coût du congé parental: impossible à financer, il engendrerait trop de charges pour les entreprises, il serait trop compliqué à mettre en place et à gérer. Et puis la famille, c’est une affaire privée! De telles affirmations font fi d’une réalité bien tangible: les pères veulent désormais s’investir davantage auprès de leurs enfants, les femmes ne veulent plus devoir choisir entre carrière et famille et veulent pouvoir les concilier facilement.
Dans ce contexte, les arguments des associations patronales paraissent figés dans la glace. Le congé parental profite à l’ensemble de la société, d’ailleurs aucun des pays l’ayant introduit n’y a renoncé. Il permet d’augmenter le taux d’emploi des femmes et contribue ainsi à compenser la pénurie de personnel qualifié. Le modèle de la COFF coûterait de 1 à 1,5 milliard de francs. Or une augmentation de 1% du taux d’emploi des femmes permettrait déjà par les recettes fiscales engendrées de couvrir les coûts d’un congé parental entièrement rémunéré de 18 à 20 semaines. Avec une hausse de 2%, il y aurait même un bénéfice selon la COFF. C’est probablement la raison pour laquelle la moitié des pays de l’OCDE proposent un congé d’au moins 43 semaines. A la Suisse de franchir le pas!