« Les activités en lien avec de l’argent sale ne peuvent être un modèle pour l’avenir », déplore la conseillère nationale (VD) Ada Marra. Pourtant, c’est bien ce que propose l’initiative « sur la protection de la sphère privée » du banquier UDC Thomas Matter. « En vérité elle protège les imposteurs, en protégeant les fraudeurs fiscaux au travers de la Constitution. Les honnêtes citoyennes et citoyens, qui remplissent leur déclaration d’impôts en toute âme et conscience, sont totalement floués. Car au final, ce sont eux qui doivent payer pour les impôts manquants », précise encore Ada Marra.
Avec leur soutien au contre-projet, l’UDC, le PLR et le PDC ne brusquent pas seulement les honnêtes contribuables, mais aussi les banques : « avec leur proposition de modification de la Constitution, l’UDC, le PLR et le PDC agissent de manière irresponsable et exposent la place financière suisse à un nouveau dégât d’image international. La procédure de consultation avait clairement démontré que 22 cantons, ainsi que la majorité des banques et presque toutes les associations et organisations ne voulaient pas d’une intervention au niveau constitutionnel ».
De plus, avec la RIE III, la justice fiscale est d’ores et déjà menacée : là aussi seuls de gros actionnaires et de grandes entreprises pourraient profiter de cette réforme, payée sur le dos de la collectivité. Ces cadeaux fiscaux coûteront au minimum 2,7 milliards par année, le tout financé par la classe moyenne. Au nom de la justice fiscale, la réponse ne peut être qu’un double NON : NON à l’initiative pour les fraudeurs fiscaux et NON à la RIE III.