La Suisse a changé au cours des derniers mois : plusieurs dizaines de milliers de drapeaux ont été suspendus aux balcons et fenêtres. Un panel de militant-e-s de tous âges a participé activement à cette campagne de proximité. Les employeurs et associations économiques n’ont d’autre choix que de reconnaître les excès salariaux de certains topmanagers et de vanter les mérites du partenariat social. Le thème de la justice salariale remplit, jour après jour, les journaux et les salles lors des discussions et débats publics. Peu de projets auront suscité un tel engouement et une telle mobilisation au cours de ces dernières années.
La campagne entame aujourd’hui sa dernière ligne droite. Ceux qui souhaitent réellement stopper les profiteurs, ceux qui souhaitent instaurer un peu plus de vertu dans notre pays, ceux qui veulent réduire les écarts salariaux, ceux qui ne veulent pas se laisser intimider par les menaces patronales, ceux qui pensent que la justice salariale est positive pour l’économie, comme pour le pays ; tous ceux-là doivent voter et faire voter OUI le 24 novembre prochain.
Les citoyen-ne-s suisses auront une occasion unique de mettre un terme aux abus salariaux par la voie démocratique. L’an dernier, les managers d’UBS se sont offerts 2,5 milliards de francs en bonus, alors que, dans le même temps, la banque essuyait des pertes équivalentes à ces bonus. Le cadeau de bienvenue de 26 millions pour Andrea Orcel, le parachute doré de 72 millions pour Daniel Vasella, un salaire annuel de 90 millions de francs malgré une garantie implicite de l’Etat pour Brady Dougan – autant d’affaires qui secouent l’opinion publique et auxquelles il convient aujourd’hui mettre un terme définitif. Toutes et tous doivent profiter du succès de l’économie suisse, sans privilèges.