La commission des institutions politiques du Conseil national (CIP-N) a rejeté aujourd’hui une initiative parlementaire qui demandait à ce que l’équilibre entre les sexes, lors de l’élection au Conseil fédéral, se voie ancré dans la Constitution. « Une fois de plus, la majorité bourgeoise montre le peu de cas qu’elle fait des légitimes aspirations des femmes. Qu’il s’agisse de la représentation des femmes au sein du Conseil fédéral, de l’égalité salariale ou des quotas de genre dans l’économie privée, les partis de droite combattent toutes les propositions en faveur de davantage d’égalité des sexes », critique ainsi la conseillère nationale Valérie Piller Carrard (FR).
Une représentation adéquate de tous les groupes sociodémographiques est en fait une évidence. « Le Parlement veille à une représentation équilibrée entre les régions et les langues de notre pays au sein du Conseil fédéral et ce, à juste titre. Ce qui reste incompréhensible, c’est que cette représentation équilibrée ne s’étende pas également à un équilibre équitable entre les sexes : en effet, le gouvernement est censé représenter tout le monde ! », estime Valérie Piller Carrard.
Un rapide coup d’œil sur notre histoire illustre bien la misère qui caractérise à ce titre les partis de droite : le PLR a en effet cyniquement laissé tomber sa seule et unique conseillère fédérale, Elisabeth Kopp, et depuis 1989, il ne délègue au Conseil fédéral qu’une suite ininterrompue d’hommes. Quant à l’UDC, elle s’est surpassée en excluant de ses rangs son unique conseillère fédérale, Eveline Widmer-Schlumpf, à peine cette dernière élue. Sans exigence constitutionnelle à ce que la représentation adéquate des sexes soit respectée, le danger menace que la sous-représentation actuelle des femmes se perpétue. Le PS est le seul parti gouvernemental à avoir constamment une représentation paritaire, avec un homme et une femme, tout au long de ces 25 dernières années.