Communiqué de la coalition pour l’accueil de jour des enfants, 28 avril 2020
L’accueil extrafamilial des enfants ne doit pas être affaibli par le coronavirus, mais au contraire doit sortir renforcé de la crise. C’est ce que demande une large coalition de 37 groupes d’intérêts et organisations politiques. Pour maintenir et développer les places d’accueil et protéger le bien-être des enfants, Confédération et des cantons doivent agir.
La question de la garde d’enfants joue un rôle central dans la situation actuelle, caractérisée par la lutte contre le coronavirus. Le corps enseignant et le personnel de garde, les élèves, les parents, les cantons et les communes font un gros effort pour maîtriser cette situation extraordinaire grâce au travail à domicile, à l’école à distance, et à la réorganisation en plus petits groupes d’enfants. Mais des améliorations et une action coordonnée sur le plan Suisse restent nécessaires pour éviter que la crise actuelle ne soit suivie d’une crise des crèches et garderies.
Le Conseil fédéral a reconnu l’importance de l’accueil des enfants et a estimé qu’il devait être maintenu même pendant la durée des mesures de restriction. Mais il s’est abstenu de réglementer le fonctionnement ou le financement des structures d’accueil dans cette situation exceptionnelle. Conséquences : des réglementations cantonales différentes relatives au financement et aux critères d’admission se côtoient, ce qui est source de confusion et de frustration. Les parents sont priés de s’occuper de leurs enfants à la maison, mais ils restent partiellement obligés de payer les frais de garde. Dans les cantons où les crèches et garderies sont ouvertes, la question de savoir si les parents ont le droit de bénéficier de l’allocation perte de gain pour parents à cause du coronavirus n’est pas claire. Quant aux salarié-e-s en télétravail, ils essaient de concilier au mieux et non sans peine activité rémunérée et garde des enfants. Enfin, les structures de garde ignorent combien de temps elles pourront assumer financièrement le travail en petits groupes et verser les salaires de leurs employé-e-s.
L’ouverture de nombreux services supplémentaires depuis le 27 avril complique encore la situation, car de nombreux parents doivent à nouveau se présenter sur leur lieu de travail. Et lorsque les écoles, jardins d’enfants et halte-garderies pourront reprendre leurs activités en mai, il y aura des défis supplémentaires à relever, pour garantir un bon fonctionnement et la protection de la santé des enfants, du personnel et des parents. Enfin, les grandsparents seront probablement indisponibles à long terme pour garder les enfants, et devront donc être remplacés.
La garde d’enfants doit donc être au centre de toute stratégie de sortie de crise. Si les autorités devaient renoncer à agir, ce serait au détriment des enfants et des parents, du personnel d’accueil et du corps enseignant, des personnes vulnérables et des grandsparents, et donc de l’égalité, de l’économie et de l’ensemble de la société. Il faut à tout prix l’éviter.