Le compromis, c’est le projet du Conseil des Etats

Au terme de leur vie active, les Suissesses et les Suisses veulent bénéficier d’une retraite solide, qui soit au même niveau que celle d'aujourd’hui. Mais leur attachement à l’AVS et à la LPP ne signifie pas pour autant que rien ne doit changer, puisque le régime des retraites fera face à trois défis majeurs dans les années à venir.

La consolidaton du système pour faire face à ces trois défis simultanés que sont l’arrivée à la retraite des nombreuses générations du baby-boom, le lent allongement de l’espérance de vie et la baisse structurelle des rendements de la fortune du deuxième pilier est une obligation. Le Parti socialiste estime que des réformes sont nécessaires et a participé activement à la construction d’un compromis au Conseil des Etats, sur la base du projet du Conseil fédéral.

Trois concessions majeures…

Dans ce compromis pour la consolidation des retraites, nous acceptons trois concessions majeures: premièrement, l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes de 64 à 65 ans, et ce alors que l’égalité salariale est loin d’être réalisée. Deuxièmement, la baisse du taux de conversion LPP de 6,8% à 6%, ce qui représente une baisse de 12% du niveau de la rente LPP. Troisièmement, nous acceptons l’augmentation progressive de la TVA jusqu’à 1 point pour absorber la génération des baby-boomers, bien que notre enthousiasme pour la TVA soit très limité, vu son caractère dégressif pour les hauts revenus.

…pour des contreparties essentielles

En contrepartie, le compromis du Conseil des Etats prévoit le maintien du niveau des rentes pour les milieux modestes et les classes moyennes. Concrètement, il s’agit de compenser la baisse des rentes LPP par une augmentation de Fr. 70.- par mois de l’AVS pour les nouveaux rentiers, et, accessoirement, d’améliorer le niveau maximum des rentes de couples par une augmentation de 150 à 155 %.

Après avoir refusé l’idée du maintien des rentes, puis avoir improvisé au plénum du Conseil national, le PLR, les verts-libéraux et l’UDC ont fait une contre-proposition pour maintenir le niveau des rentes. Au lieu des Fr. 70.- additionnels dans l’AVS, à financer par 0,3 % de cotisation à répartir paritairement, la majorité du Conseil national veut compenser la baisse des rentes LPP au sein même de la LPP, par une augmentation des cotisations. Concrètement, leur proposition supprime la déduction de coordination et adapte le taux de cotisation aux caisses de pensions.

Sans compromis, la menace d’une précarisation

Malheureusement, cette proposition comporte deux défauts majeurs: d’une part, l’augmentation des cotisations frappera le plus lourdement les bas salaires et les salariés à temps partiel, en rognant leur pouvoir d’achat et en augmentant leurs charges patronales, alors que ces personnes sont déjà précarisées.

Une personne de 45 ans ou plus gagnant 21’150 francs à temps partiel perdrait jusqu’à 1’400 francs par an de pouvoir d’achat. La hausse correspondante des charges patronale est aussi un obstacle à l’embauche de ces personnes peu favorisées. Pour ces personnes, la solution du Conseil des Etats coûte au maximum la moitié. D’autre part, comme les femmes sont majoritairement représentées dans ces catégories de salaires, celles-ci subiraient une double sanction : perte de pouvoir d’achat et augmentation de l’âge de la retraite.   

Le projet du Conseil des Etats : une réforme équilibrée

Le système simple et robuste des 70 francs dans l’AVS, proposé par le Conseil des Etats, est plus juste. S’il figure dans la version finale, nous soutiendrons activement le projet en votation. En revanche, nous n’accepterons pas la concession supplémentaire qui consiste à compenser la faiblesse du 2e pilier par un apport supplémentaire d’argent frais dans les caisses de pension, au détriment du pouvoir d’achat des milieux modestes et des classes moyennes.

Et comme l’a constaté le président du PDC Gerhard Pfister le soir du rejet de la RIE III, sans les70 francs, le projet de réforme des retraites n’a aucune chance devant le peuple. Pas plus qu’une hausse de l’âge au-delà de 65 ans aussi longtemps que les entreprises virent prématurément les seniors.

Interlocuteur-trices sur ce thème

Roger Nordmann

Roger Nordmann

Conseiller national VD

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Partager l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Animation laden...Animation laden...Animation laden...

Newsfeed

Tu as des questions concernant l'adhésion ou le formulaire d'adhésion ? Nous sommes à ta disposition pour t'aider.

Questions fréquentes

Le plus simple est de remplir en ligne le formulaire d’adhésion ci-contre.

Tu décides toi-même de l’engagement qui te convient le mieux.

  • Si tu as peu de temps, il n’y a absolument rien de mal à ce que ton engagement se limite au paiement de ta cotisation. Ceci nous aide aussi à construire une Suisse et un monde meilleurs.
  • La section à laquelle tu es affilié-e te demandera parfois, si tu as le temps, d’être présent-e sur stand, de récolter des signatures ou de participer à une action téléphonique. C’est toujours un plaisir lorsque nos membres s’engagent et s’impliquent – mais c’est bien sûr entièrement volontaire.
  • La plupart des sections organisent régulièrement des assemblées générales pour discuter de thèmes et d’activités politiques actuels. La participation à ces réunions est bien sûr également totalement volontaire. Mais c’est toujours une occasion d’y rencontrer de nouvelles personnes.
  • Si un thème te touche particulièrement, tu peux t’engager dans une commission thématique du PS Suisse ou de ton parti cantonal, ou encore dans l’une des sous-organisations telles que les Femmes socialistes, le PS Migrant-es, le PS 60+ ou le PS queer.
  • Il y a aussi souvent la possibilité d’assumer une fonction interne au parti, par exemple au sein du comité de ta section.
  • Si tu le souhaites discuter d’une candidature à une fonction publique, par exemple à la commission scolaire de ta commune, tu peux prendre contact avec ta section.

Afin de réaliser ses actions et son travail politique, le PS compte surtout sur l’engagement de ses membres. Mais la défense de nos valeurs nécessite aussi des moyens financiers.
Les cotisations des membres sont fixées, différemment, par les partis cantonaux et les sections locales et dépendent de ton revenu imposable. Nous suivons nos propres exigences politiques : celle ou celui qui gagne peu, paie peu, et celle ou celui qui gagne beaucoup, participe davantage aux coûts du parti et de sa politique.
En règle générale, les cotisations annuelles sont de l’ordre de 80 CHF pour les personnes à faible revenu et progressent à quelques centaines de francs pour les personnes à haut revenu.
Ces cotisations sont perçues annuellement.

Bien sûr ! Il n’est absolument pas nécessaire de posséder le passeport suisse pour pouvoir adhérer au PS.
Toute personne vivant en Suisse doit pouvoir participer aux débats politiques.

Tu as différentes possibilités de t’engager. Si tu veux être actif-ve au niveau local, adresse-toi à la section de ta commune de domicile.
C’est aussi le lieu le plus adapté pour t’engager dans une fonction publique ou un service au sein de l’administration (Conseil communal, Commission scolaire, Commission sociale…)
Tu peux également faire valoir ton savoir et ton savoir-faire en exerçant une fonction interne au parti. Le PS recherche toujours des personnes désirant s’engager dans l’organisation du parti (communes, districts, canton, commissions thématiques).

Il suffit de manifester ton intérêt aux responsables de ta section. C’est la section qui désigne les candidat-es du PS pour des fonctions publiques.
Ta section locale est souvent aussi le point de départ du processus de nomination interne au parti pour les candidatures au gouvernement cantonal (par exemple au Grand Conseil).

Aucune, excepté ta cotisation. Le partage de nos valeurs et de nos convictions est tout de même une condition préalable. Cela ne signifie pas pour autant de partager l’intégralité des positions du PS.

Les membres de la Jeunesse socialiste ont la possibilité d’adhérer gratuitement au PS jusqu’à l’âge de 26 ans. Une demande correspondante peut être envoyée par courriel à [email protected].

Les statuts du PS Suisse interdisent l’adhésion simultanée à plusieurs partis suisses.
Les doubles nationaux peuvent être membres du PS Suisse et d’un parti frère étranger, par exemple du SPD allemand ou du Partito Democratico italien. L’adhésion au PS Suisse est gratuite pour les membres de partis frères, pour autant qu’ils puissent prouver qu’ils versent une cotisation à un parti socialiste dans leur pays d’origine.

Oui, même à l’étranger, tu peux t’impliquer dans la politique en tant que membre du PS Suisse. Si tu es domicilié à l’étranger, tu deviens automatiquement membre du PS International.

Ce que t’offre le PS

Ce que tu peux attendre du PS.

Tu es proche de la politique : nous t’envoyons nos invitations, nos newsletters ainsi que notre magazine “Socialistes”. Tu peux réseauter avec des personnes partageant les mêmes idées que toi.

Tu peux apprendre des autres et apporter tes propres connaissances et compétences à différents niveaux au sein du parti.
Ensemble, créons un avenir meilleur !

Pas de démocratie sans formation. Nous te proposons des webinaires et des séminaires et nous t’offrons la possibilité d’acquérir des connaissances générales et d’échanger sur des thèmes politiques actuels.