« Le concept du Conseil fédéral est inadapté du point de vue de notre politique de sécurité. La police de l’air n’a pas besoin d’avions ultra-performants, extrêmement coûteux, bruyants et émettant beaucoup de CO2 », déclare Pierre-Alain Fridez, conseiller national (JU). « Avec des avions de combat simples et légers, la police de l’air peut assurer un service plus efficace grâce à une plus grande disponibilité et à un coût de maintien considérablement réduit. » Les avions FA-18 actuels pourraient ainsi être ménagés, et leur durée de vie serait significativement prolongée, compte tenu de leur sollicitation (peu probable) de la part de la défense pour un engagement réel.
Il est important que la population sache quel type d’avions il est prévu d’acheter. « En vue d’un tel achat de plusieurs milliards de francs, la population a le droit de savoir de quel avion il s’agit, pour ne pas prendre sa décision à l’aveugle », déclare encore le Jurassien. Il est décevant de constater qu’environ six milliards de francs suisses devront être investis dans quelques avions high-tech, dont l’utilisation reste modeste. « Cet argent manquera alors dans d’autres domaines de la sécurité où les besoins sont plus urgents. »
Le Conseil fédéral s’est montré plus disposé à réformer d’autres secteurs que celui de la défense aérienne, en décidant de réajuster sa stratégie sur le long terme en ce qui concerne les troupes au sol. « L’abandon de l’équipement lourd tel que les chars se fait attendre. Dans les zones urbaines à forte densité, ces derniers mettent paradoxalement en danger notre propre population. Sur terrain découvert, ils sont une cible facile et leur acquisition ne peut de toute façon plus être financée », explique encore l’élu. « L’accent mis sur des appareils plus légers, mobiles et polyvalents est donc un pas dans la bonne direction. »