Le congé maternité doit faire des petits

Indéniablement, les 10 ans du congé maternité se fêtent ! Tout d’abord, en rappelant les 60 ans de lutte menée par des femmes qui ont permis aux générations suivantes de bénéficier d’une telle assurance. Cette dernière garantit ainsi depuis 10 ans aux mères salariées de toucher 80% de leur salaire durant 98 jours.

En comparaison européenne, notre pays demeure un des moins généreux dans le domaine. Une évaluation réalisée en 2011 par l’Office fédérale des assurances sociales (OFAS) mettait d’ailleurs en évidence le fait que plus de 60% des femmes prenait un congé de maternité plus long que les 14 semaines prévues par la loi. L’étude mettait aussi en évidence que parmi les femmes interrogées dans ce cadre, 76% estimaient que la durée de 14 semaines était trop courte. Elles souhaitent avoir six mois pour allaiter leur enfant.

Beaucoup reste donc à faire dans notre pays pour combler les lacunes de la politique familiale. Notre population vieillit et nous rencontrons un problème de natalité. En 2011, 1.52 enfants par femme sont nés en moyenne en Suisse. Or, dans les pays industriels, le remplacement générationnel est assuré lorsque naissent en moyenne 2.1 enfants par femmes. Il paraît donc urgent de développer des mesures d’aide et d’encouragement aux familles. Alors qu’il existe déjà des mesures fiscales – instaurées récemment – il s’agirait plutôt de développer les mesures structurelles.

Parmi celles-ci, l’introduction d’un congé parental qui devrait être proposé aux deux parents. Indépendant du type de famille, ce congé devrait être flexible et librement organisable durant la première année de l’enfant (né dans la famille ou adopté).

Quels motifs plaident pour un tel système ?

Le congé parental fait partie des mesures de conciliations de la vie familiale et de la vie professionnelle pour se consacrer aux soins, à la garde et à l’éducation des enfants en bas âge. Plus de trois-quarts des femmes qui vivent en ménage avec des enfants de moins de 15 ans assument la responsabilité du travail domestique. Dans les couples élevant un enfant de moins de sept ans, les femmes consacrent en moyenne 56 heures par semaine au travail domestique et familial non rémunéré contre 29 heures pour les hommes. Les femmes qui élèvent seules leurs enfants consacrent elles 48 h par semaine à ces tâches. On sait aussi que dans notre pays, les femmes réduisent leur temps de travail, arrêtent temporairement ou définitivement de travailler. Plus tard, lorsque les enfants sont plus âgés les femmes recommencent à travailler, le plus souvent à temps partiel (OFS, chiffres relatifs à la responsabilité du travail domestique, 2013).

Avec un congé parental, on donnerait la possibilité à de nombreux couples qui le souhaitent de continuer à se répartir les tâches de manière équitable, à la naissance d’un enfant.

Aussi, toutes les études internationales montrent que les premiers mois de vie sont décisifs pour la relation entre chacun des parents et l’enfant. Il est ainsi démontré que les pères qui bénéficient de deux ou plusieurs semaines de congé paternité ont davantage tendance à s’occuper des enfants en bas âge que ceux qui n’ont aucun congé.

En outre, nous observons aujourd’hui un développement à deux vitesses : toujours plus de parents peuvent se permettre un congé parental qu’ils financent eux-mêmes, cependant que la grande majorité des personnes percevant des moyens ou des bas salaires n’en a simplement pas les moyens. Simultanément, de grands employeurs négocient des solutions plus ou moins généreuses avec leurs collaborateurs et collaboratrices. Les salariés d’entreprises plus petites restent les mains vides. Ceci induit une inégalité choquante entre les employé-e-s, mais aussi entre les PME et les grandes entreprises.

Dix ans d’allocations maternité se fêtent donc. Et permettent aussi de se projeter dans l’avenir avec de nouveaux projets pour l’égalité des sexes et pour la conciliation entre vies professionnelle et familiale. 

Interlocuteur-trices sur ce thème

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Partager l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Animation laden...Animation laden...Animation laden...

Newsfeed

Tu as des questions concernant l'adhésion ou le formulaire d'adhésion ? Nous sommes à ta disposition pour t'aider.

Questions fréquentes

Le plus simple est de remplir en ligne le formulaire d’adhésion ci-contre.

Tu décides toi-même de l’engagement qui te convient le mieux.

  • Si tu as peu de temps, il n’y a absolument rien de mal à ce que ton engagement se limite au paiement de ta cotisation. Ceci nous aide aussi à construire une Suisse et un monde meilleurs.
  • La section à laquelle tu es affilié-e te demandera parfois, si tu as le temps, d’être présent-e sur stand, de récolter des signatures ou de participer à une action téléphonique. C’est toujours un plaisir lorsque nos membres s’engagent et s’impliquent – mais c’est bien sûr entièrement volontaire.
  • La plupart des sections organisent régulièrement des assemblées générales pour discuter de thèmes et d’activités politiques actuels. La participation à ces réunions est bien sûr également totalement volontaire. Mais c’est toujours une occasion d’y rencontrer de nouvelles personnes.
  • Si un thème te touche particulièrement, tu peux t’engager dans une commission thématique du PS Suisse ou de ton parti cantonal, ou encore dans l’une des sous-organisations telles que les Femmes socialistes, le PS Migrant-es, le PS 60+ ou le PS queer.
  • Il y a aussi souvent la possibilité d’assumer une fonction interne au parti, par exemple au sein du comité de ta section.
  • Si tu le souhaites discuter d’une candidature à une fonction publique, par exemple à la commission scolaire de ta commune, tu peux prendre contact avec ta section.

Afin de réaliser ses actions et son travail politique, le PS compte surtout sur l’engagement de ses membres. Mais la défense de nos valeurs nécessite aussi des moyens financiers.
Les cotisations des membres sont fixées, différemment, par les partis cantonaux et les sections locales et dépendent de ton revenu imposable. Nous suivons nos propres exigences politiques : celle ou celui qui gagne peu, paie peu, et celle ou celui qui gagne beaucoup, participe davantage aux coûts du parti et de sa politique.
En règle générale, les cotisations annuelles sont de l’ordre de 80 CHF pour les personnes à faible revenu et progressent à quelques centaines de francs pour les personnes à haut revenu.
Ces cotisations sont perçues annuellement.

Bien sûr ! Il n’est absolument pas nécessaire de posséder le passeport suisse pour pouvoir adhérer au PS.
Toute personne vivant en Suisse doit pouvoir participer aux débats politiques.

Tu as différentes possibilités de t’engager. Si tu veux être actif-ve au niveau local, adresse-toi à la section de ta commune de domicile.
C’est aussi le lieu le plus adapté pour t’engager dans une fonction publique ou un service au sein de l’administration (Conseil communal, Commission scolaire, Commission sociale…)
Tu peux également faire valoir ton savoir et ton savoir-faire en exerçant une fonction interne au parti. Le PS recherche toujours des personnes désirant s’engager dans l’organisation du parti (communes, districts, canton, commissions thématiques).

Il suffit de manifester ton intérêt aux responsables de ta section. C’est la section qui désigne les candidat-es du PS pour des fonctions publiques.
Ta section locale est souvent aussi le point de départ du processus de nomination interne au parti pour les candidatures au gouvernement cantonal (par exemple au Grand Conseil).

Aucune, excepté ta cotisation. Le partage de nos valeurs et de nos convictions est tout de même une condition préalable. Cela ne signifie pas pour autant de partager l’intégralité des positions du PS.

Les membres de la Jeunesse socialiste ont la possibilité d’adhérer gratuitement au PS jusqu’à l’âge de 26 ans. Une demande correspondante peut être envoyée par courriel à [email protected].

Les statuts du PS Suisse interdisent l’adhésion simultanée à plusieurs partis suisses.
Les doubles nationaux peuvent être membres du PS Suisse et d’un parti frère étranger, par exemple du SPD allemand ou du Partito Democratico italien. L’adhésion au PS Suisse est gratuite pour les membres de partis frères, pour autant qu’ils puissent prouver qu’ils versent une cotisation à un parti socialiste dans leur pays d’origine.

Oui, même à l’étranger, tu peux t’impliquer dans la politique en tant que membre du PS Suisse. Si tu es domicilié à l’étranger, tu deviens automatiquement membre du PS International.

Ce que t’offre le PS

Ce que tu peux attendre du PS.

Tu es proche de la politique : nous t’envoyons nos invitations, nos newsletters ainsi que notre magazine « Socialistes ». Tu peux réseauter avec des personnes partageant les mêmes idées que toi.

Tu peux apprendre des autres et apporter tes propres connaissances et compétences à différents niveaux au sein du parti.
Ensemble, créons un avenir meilleur !

Pas de démocratie sans formation. Nous te proposons des webinaires et des séminaires et nous t’offrons la possibilité d’acquérir des connaissances générales et d’échanger sur des thèmes politiques actuels.