Un rapport du Conseil fédéral confirme aujourd’hui que les Ouïghour-es et les Tibétain-es en Suisse sont la cible d’une répression orchestrée à l’échelle internationale. Ils et elles sont espionné-es, surveillé-es et soumis-es à des pressions. Le PS Suisse dénonce cette inaction et demande au Conseil fédéral d’élaborer enfin une stratégie claire pour contrer cette menace qui pèse sur les personnes ayant trouvé refuge en Suisse.
« Il est intolérable que les Ouïghour-es et les Tibétain-es continuent d’être victimes de cette répression transnationale, alors que la Suisse se contente d’observer sans réagir », déclare le conseiller national socialiste Jean Tschopp (VD). « Notre pays a une responsabilité envers celles et ceux qui viennent y chercher protection. Il est inacceptable que la Suisse, malgré ces révélations, contraigne toujours les minorités concernées à se rendre dans les ambassades pour obtenir des papiers, les exposant ainsi directement aux risques de répression, d’espionnage et de chantage. »
Un rapport de recherche de l’université de Bâle, fondé sur des enquêtes approfondies, conclut que les minorités ouïghoures et tibétaines font l’objet d’une surveillance constante et de pressions en Suisse. Jusqu’à présent, les autorités helvétiques sont restées inactives face à cette situation, comme le confirme également le rapport publié aujourd’hui en réponse au postulat 20.4333 « Rapport sur la situation des Tibétaines et des Tibétains en Suisse ».
« Il est impératif d’adopter une stratégie claire pour répondre à cette répression transnationale, qui concerne également d’autres pays comme l’Iran, la Turquie ou l’Érythrée », souligne le conseiller aux États Carlo Sommaruga (GE). Le PS Suisse demande au Conseil fédéral de présenter un plan d’action concret pour protéger les personnes réfugiées en Suisse contre ces ingérences. Il demande notamment que le Service de renseignement de la Confédération renforce la protection des exilé-es contre l’espionnage des services secrets de leurs pays d’origine. Par ailleurs, le Conseil fédéral doit intégrer explicitement la protection des minorités tibétaines et ouïghoures dans sa stratégie chinoise et dans le cadre des négociations en cours avec Pékin. « La répression transnationale constitue une menace pour la sécurité nationale et la démocratie en Suisse. Il est inacceptable que des régimes autoritaires puissent intimider des personnes réfugiées sur notre sol », conclut Carlo Sommaruga.