La Suisse est l’une des rares démocraties qui ne possède pas de règles concernant le financement de la vie politique. C’est donc à juste titre qu’elle est régulièrement pointée du doigt par l’OSCE et que Transparency International déclare qu’en matière de transparence des financements, la Suisse est un «pays en voie de développement avec un grand potentiel d’amélioration».
Cependant, les demandes d’une plus grande transparence des financements de la vie politique deviennent toujours plus fortes. Le 28 septembre, près de 45% des Argovien-ne-s ont voté en faveur d’une initiative lancée par la Jeunesse socialiste demandant une plus grande transparence. Un résultat similaire a été observé dans le canton de Bâle-Campagne l’année passée. La Jeunesse socialiste voulait obliger les partis, les comités et les candidat-e-s à divulguer tous les flux financiers. En comparaison, les propositions du Conseil fédéral étaient très modérées. Cela n’a pas empêché le gouvernement à maintenir les électrices et les électeurs dans l’ignorance.
La campagne actuelle de l’initiative sur l’or nous montre à quel point la transparence est nécessaire. En effet, les provenances du financement de la campagne en faveur de l’initiative ne sont pas claires. L’hypothèse que des spéculateurs étrangers soutiennent l’initiative pour augmenter le prix de l’or n’est pas impossible. On peut parler d’un déficit pour la démocratie suisse lorsque les votant-e-s doivent prendre une décision sans connaitre quels intérêts ils soutiennent, de manière involontaire.
Vu que le Conseil fédéral refuse d’entreprendre quoi que ce soit, le PS tentera d’engager un dialogue avec les représentant-e-s des autres partis, afin de mettre en place une initiative parlementaire demandant plus de transparence.
Le PS publie depuis des années son bilan financier annuel et appelle tous les partis à faire de même.