L’initiative « monnaie pleine » exige un remaniement complet de l’actuel fonctionnement du marché monétaire et financier. Les banques d’affaires se verraient interdites de produire de la monnaie scripturale. Seule la Banque nationale suisse (BNS) aurait encore la compétence de créer de l’argent sous forme de monnaie, de billets ou de monnaie scripturale.
Cependant, le Groupe reconnaît que l’initiative poursuit un but louable, à savoir stabiliser les marchés financiers et éviter les bulles spéculatives. Mais elle amène avec elle des risques impondérables. « Un changement de système aussi radical serait une première mondiale. L’issue d’un tel changement doit être évaluée, car cette initiative équivaut à une expérimentation aux conséquences inconnues », déclare le conseiller national (VD) Samuel Bendahan.
Le Groupe observe d’un œil critique le fait que l’initiative « monnaie pleine » donne autant de pouvoir à la BNS. Il s’en suivrait une perte de contrôle démocratique de celle-ci. Le Groupe dénonce également le fait que l’initiative n’élimine pas totalement l’instabilité des marchés financiers et ne permet pas d’éviter de futures crises financières. Finalement, l’initiative pourra toujours être contournée, en passant par d’autres monnaies.
Le but de l’initiative – un système financier stable – peut être mieux atteint avec d’autres instruments. C’est pourquoi le Groupe socialiste soumettra un contre-projet direct. Il exige un taux de fonds propres (« Leverage Ratio ») de 10 % pour les banques d’importance systémique. « Nous devons stabiliser le système financier et éviter que les banques d’importance systémique ne fassent faillite et entraînent avec elles toute l’économie. Nous y parviendrons bien mieux au moyen de fonds propres renforcés qu’avec une initiative populaire risquée aux conséquences incertaines. »