Il est rare que le Conseil national adopte une motion à l’unanimité et que le Conseil fédéral y apporte également son soutien. Il est encore plus rare que le Conseil des Etats prenne une position antithétique en pareille situation. La position de la chambre haute, qui semble vouloir refuser le durcissement de la Lex Koller, ne peut s’expliquer que par les tentatives de pression des milieux financiers. Le PS attend des sénateur-trice-s qu’ils prennent leurs responsabilités politiques et qu’ils votent pour la défense des intérêts de la population et non pour ceux de leurs lobbys.
Il n’existe objectivement aucun fondement sérieux et crédible pour refuser une extension de la Lex Koller, afin de protéger le marché des fonds et sociétés cotés en bourse. La finance internationale ne cherche que la rentabilité et, lorsqu’elle s’attaque à la rareté des réserves constructibles en Suisse, la seule suite logique s’avère être une augmentation des prix. L’objectif et la raison d’être de la Lex Koller visent notamment à ce que les gains engrangés dans l’immobilier ou les terrains restent dans le pays. Que ces capitaux soient réinvestis en Suisse et ne glissent pas à l’étranger.
Le sol suisse est exigu, contrairement aux capitaux. Plus de capitaux ne fera qu’empêcher l’accès des caisses de pension et autres habitations collectives à ce marché immobilier, ces dernières étant moins soumis au concept de pure rentabilité économique et aux lobbys financiers. Cela permettrait également de limiter la pression déjà très forte sur le franc suisse. Le Conseil des Etats serait donc bien inspiré de protéger la Suisse de ces dommages potentiels graves contre l’économie et d’accepter le durcissement de la Lex Koller.