Lisa Raval, présidente des femmes* socialistes jurassiennes
Depuis l’entrée en souveraineté du Canton du Jura, ce dernier est représenté par cinq personnes au Gouvernement. A Berne, le Jura peut compter sur deux élu.e.s au Conseil des Etats – comme tous les autres cantons – et deux autres au Conseil national.
Si la représentativité des partis dans ces instances a déjà été étudiée, celle des femmes était peu mise en lumière. Suite à des recherches de notre camarade Jean-Claude Rennwald, nous avons pu constater que la droite a encore un long chemin à parcourir dans le domaine de l’égalité. Le PLR n’a été représenté que par une seule femme au Gouvernement jurassien (Anita Rion). Au PDC, trois femmes ont siégé aux Etats (Marie-Madeleine Prongué, Madeleine Amgwerd et Anne Seydoux).
A gauche, Combat socialiste est entré au Gouvernement par l’entremise d’Odile Montavon et les élues du Parti socialiste jurassien sont les plus présentes (Valentine Friedli au National, Elisabeth Baume-Schneider au Gouvernement puis aux Etats, Nathalie Barthoulot et Rosalie Beuret-Siess au Gouvernement).
Cette présence prépondérante des élues du Parti socialiste peut s’expliquer de différentes manières. L’histoire d’abord, puisque le Parti socialiste suisse a été fondé en 1888 et la frange « femmes* » du parti en 1917. La présence des femmes * au PS semble donc relativement ancienne, comparée aux partis de droite et aux Verts où des sections « femmes » ou « égalité » commencent à émerger. La force du parti est également à prendre en compte.
Nombre de personnes, internes et externes au parti, ne comprennent pas ou mal l’intérêt de l’existence même des Femmes* socialistes. Or pour représenter la population, il faut en être. Personnes jeunes, moins jeunes, de toutes les origines sociales et culturelles, de tous les genres qui vivent au sein de la collectivité doivent être représentées en politique pour que les décisions prises soient réellement démocratiques et acceptables pour l’ensemble de la société. Dès lors, cela implique également une juste représentation des femmes* au sein des instances décisionnelles dont les institutions politiques font partie.
C’est en défendant leur place légitime et en luttant pour l’égalité des droits et des places sur les listes que les Femmes* socialistes ont ainsi pu être cooptées et élues. Rien, dans l’histoire sociale, n’est naturel. Le suffrage universel comme le droit de vote des femmes* ont été obtenus suite à des grèves et des combats tant idéels que physiques. La place des femmes* dans les sphères dirigeantes n’aura rien de naturel : elle s’obtient et doit se gagner parce que des femmes* et des hommes ne se cachent pas derrière des phrases telles que « on en a cherché, mais ce sont elles qui ne veulent pas » !
La majorité des membres du Parti socialiste sont sensibles à cette thématique aujourd’hui. Mais nous savons que le chemin reste long. Nous savons aussi que rien n’est inaltérable, et que les droits acquis méritent d’être cultivés. Vivement le jour où l’égalité entre chacune et chacun semblera aller de soi, vivement le jour où nous vivrons toutes et tous, sans privilèges !