Ce n’est pas une femme qui succèdera à un afro-américain à la tête de l’une des plus importantes puissances mondiales. Pis encore, l’électorat américain a donné un signal particulièrement inquiétant contre l’égalité des chances et contre la reconnaissance d’une dignité égale pour tous les êtres humains, quelle que soit leur identité sexuelle et leur origine.
De toute évidence, Donald Trump est parvenu à déstabiliser la majorité de femmes et de migrant-e-s debout derrière Hillary Clinton, en incitant beaucoup d’entre eux à ne pas se rendre aux urnes. Ceci a laissé la voie libre à un président n’ayant jamais caché sa volonté de revenir sur le niveau d’égalité des sexes et le niveau d’égalité atteint jusqu’à présent pour la population issue de l’immigration.
Le succès électoral de Trump compromet l’ordre mondial créé avec la fondation de l’ONU et de la déclaration des droits de l’homme il y a 70 ans, comme réponse aux atrocités nazies, au racisme et au colonialisme. A la place, le mégalomane et narcissique Trump menace de rallumer, à l’échelle mondiale, la flamme du populisme, du nationalisme agressif et du mépris des droits humains.
Peu d’améliorations en perspective pour les plus de 46 millions de personnes continuant à vivre sous le seuil de pauvreté sur le territoire des Etats-Unis. Ils sont malheureusement nombreux à s’être laissés aveugler par les promesses illusoires de Donald Trump, ou n’avoir pas accordé leur confiance à Hillary Clinton, considérée comme une représentante de Wall Street. Le fait est que le soutien actif de l’aile gauche du Parti démocrate, avec Elizabeth Warren et Bernie Sanders, et leur vision d’une Amérique socialement juste, qui a pourtant passionné la génération Y, n’aura malheureusement pas suffi.