C’est un compromis négocié de haute lutte par les camarades syndicalistes et de gauche du parlement fédéral. Il apporte de réels avantages pour les femmes. Le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans est douloureux pour plus d’une personne. C’est compréhensible. Mais quand on prend l’ensemble en considération, le projet est clairement positif.
Pour la première fois depuis des décennies, les rentes AVS seront à nouveau améliorées: de 840 francs par an pour les personnes vivant seules et de plus de 2700 francs pour la majorité des couples, des améliorations qui se ressentent dans le budget des ménages à revenus modestes. C’est important pour les femmes, parce que – grâce au financement solidaire de l’AVS – elles reçoivent davantage de rente pour chaque franc de cotisation que les hommes. Pour 500 000 femmes actives qui n’ont pas de 2e pilier, le supplément AVS est extrêmement bienvenu.
La réforme est importante aussi pour les personnes travaillant à temps partiel et pour les salarié-e-s âgé-e-s. Exemple: une femme célibataire avec un enfant, gagnant en moyenne 35 000 francs par an, recevra 230 francs de rente mensuelle supplémentaires de sa caisse de pension. Avec le supplément AVS, ce sont 300 francs de plus. Le supplément de 70 francs permettra à près de la moitié des femmes de tout de même partir à 64 ans, sans perte de rente (jusqu’à un revenu annuel de 39 000 francs). Enfin, beaucoup de femmes ayant des métiers pénibles, mais dont les employeurs n’offrent pas de retraite anticipée avec une rente-pont, pourront désormais se permettre de réduire progressivement leur temps de travail en fin de carrière.