« En attaquant la population kurde dans le nord de la Syrie, la Turquie provoque de grandes souffrances humaines et est prête à accepter une déstabilisation accrue de la région. Le fait que le chef de Département des affaires étrangères, Ignazio Cassis, ait condamné ces actes de guerre en Turquie, doit être salué. Mais les mots ne suffisent aujourd’hui plus et le Conseil fédéral doit définir des sanctions ciblées », a déclaré le président du PS Suisse Christian Levrat. Pour que la Turquie connaisse un changement démocratique, une opposition unie est nécessaire. « Les élections à la mairie d’Istanbul ont démontré que, sous condition qu’elle soit unie, l’opposition a une chance contre Erdogan. C’est pourquoi nous soutenons les efforts visant à promouvoir le dialogue au sein de l’opposition turque. »
Le CHP et le HDP sont tous deux (comme le PS Suisse) membres associés du PS européen. Certains membres du Groupe socialiste s’étaient proposés pour organiser une rencontre avec des représentant-e-s de haut rang de l’opposition, tels qu’Ertuğrul Kürkçü, président honoraire du HDP, et Yıldırım Kaya, adjoint du chef du parti CHP, au Palais fédéral en septembre dernier. L’objectif était de promouvoir le dialogue entre les partis d’opposition turcs. Ce n’est que si les membres kurdes et turcs de l’opposition travaillent ensemble qu’il y aura une perspective de changement démocratique en Turquie, et de progrès dans le conflit entre les Kurdes et la Turquie.
La réunion au Palais fédéral était ouverte aux parties intéressées. Malheureusement, a posteriori, il s’est avéré qu’une personne condamnée par le Tribunal pénal fédéral à plusieurs années de prison pour « soutien au terrorisme » y avait également pris part. L’homme, en utilisant un pseudonyme, s’est fait passer pour un journaliste de « Diaspora TV » une chaîne de télévision sérieuse, qui coopère également avec la SSR. La personne n’a pas été personnellement invitée par le PS et son pseudonyme n’avait jamais été mentionné en relation avec le terrorisme dans l’espace public. C’est pourquoi elle n’a pas été démasquée au moment où la rencontre a été préparée, et la liste des participant-e-s vérifiée.
« Cette affaire montre l’environnement délicat dans lequel la politique turque s’inscrit. Ceux qui s’efforcent d’établir un dialogue ouvert avec toutes les parties courent toujours le risque d’avoir à leur table des hôtes indésirables avec lesquelles ils ne veulent rien avoir affaire », explique Christian Levrat. « Nous nous excusons officiellement auprès des services parlementaires et des autres personnes présentes. Si nous avions connu les antécédents de la personne en question, nous ne lui aurions bien sûr jamais permis de venir à cette rencontre. À l’avenir, nous exercerons une surveillance plus accrue encore sur les personnes qui souhaitent assister à de telles rencontres. Cet incident ne devrait toutefois pas empêcher le PS de continuer à travailler pour la paix au Moyen-Orient, et de s’engager pour un renforcement de l’opposition en Turquie. »