Pour Jacques-André Maire, conseiller national (NE), « il n’y a pas de démocratie sans des médias libres, indépendants et diversifiés. Ce n’est en rien un hasard si les autocrates et autres putschistes placent très rapidement les médias sous leur autorité, afin de limiter la liberté de la presse ». Cela démontre que la démocratie et la liberté médiatique sont intimement liées. « C’est pourquoi l’initiative « No-Billag » n’est pas qu’extrême, mais tout simplement dangereuse. Ce n’est pas que la SSR qui serait touchée, mais également le personnel de 35 stations de radio et de télévision régionales ».
Le Comité directeur du PS Suisse rejette l’initiative lancée par certains milieux de droite, et ce pour quatre raisons principales :
- Les riches et les puissants joueraient au Monopoly avec les médias : en cas d’acceptation, la menace de liens « à l’italienne » ou « à l’américaine » entre certains médias et magnats ou politicien-ne-s, avec à la clef une ingérence – téléguidée politiquement – dans la formation de l’opinion publique, serait bien réelle. Les concessions de radio ou de télévision seraient ainsi vendues au plus offrant.
- Le commerce avant la qualité : outre les milliardaires poursuivant un programme politique, d’autres prestataires (qu’ils soient nationaux ou étrangers), ayant un intérêt purement lucratif, viendraient profiter de la faille. Ces derniers ne se soucient évidemment que de leur audimat. L’information, la culture ainsi que la formation seraient en revanche, au vu de la petite taille du marché suisse, peu rentables.
- Perte pour la diversité de nos régions : 13 télévisions côtoient 22 radios régionales aujourd’hui, avant tout grâce à l’argent de la redevance ; elles sont toutes menacées par cette initiative. Cela serait particulièrement amer pour les médias des régions périphériques, pour lesquels couvrir l’intégralité de leurs coûts, sans la redevance, serait tout bonnement inimaginable.
- Davantage de coûts pour moins de contenu : chaque ménage paiera désormais 365 francs par année, en échange des prestations fournies par la SSR et par 35 médias régionaux, dans les quatre langues nationales. Une prestation équivalente fournie par des acteurs purement privés serait bien plus onéreuse. L’abonnement de télévision annuel rien que pour les émissions sportives est déjà plus cher que la redevance Radio-TV actuelle.
Cette recommandation de vote visant à rejeter l’initiative « No-Billag » et formulée par le Comité directeur du PS Suisse, reflète la position officielle et définitive du parti. En effet, la prochaine Assemblée des délégué-e-s n’aura lieu que le 24 février prochain – soit une petite semaine avant les votations.