Le Conseil national a débattu aujourd’hui du rapport de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) sur la crise de Credit Suisse. Pour éviter la prochaine faillite d’une mégabanque, il faut maintenant prendre rapidement des mesures efficaces. Il s’agit notamment de renforcer les exigences en matière de fonds propres, d’interdire les bonus et de mettre fin aux dons d’UBS aux partis bourgeois.
« Il n’y a pas d’autre moyen que de renforcer la réglementation bancaire pour éviter la prochaine crise bancaire de la seule banque suisse d’importance systémique mondiale », déclare le co-président du PS Cédric Wermuth. « La débâcle du CS a été rendue possible par une politique laxiste et favorable aux banques du centre-droit. Aujourd’hui encore, les mêmes cercles tentent de faire disparaître le sujet des radars malgré les promesses enflammées faites avant les élections, comme le montre le retrait des initiatives de l’UDC sur la régulation bancaire. »
Le PS propose en revanche cinq mesures concrètes dans son plan d’action pour minimiser les risques de la nouvelle UBS. « Interdiction des bonus, exigences plus élevées en matière de fonds propres avec une taille de banque limitée, structures bancaires transparentes, surveillance renforcée et directives claires pour les mesures de sauvetage par la Confédération : ces mesures doivent être mises en œuvre dès que possible », déclare le conseiller national socialiste Emmanuel Amoos (VS). « Sinon, l’histoire risque de se répéter, et cette fois-ci, l’État ne pourrait même plus sauver la monstrueuse UBS en invoquant le droit d’urgence. » Le PS Suisse a soutenu toutes les motions de la Commission d’enquête parlementaire au Conseil national, mais souligne qu’elles ne vont pas assez loin.
Pendant des années, le PS a également demandé un plafonnement des salaires des PDG de banques. En mai dernier, le Conseil national a voté pour une proposition en ce sens du groupe socialiste. Le PS jugera les partis bourgeois à l’aune de leur soutien à la motion qui a obtenu une majorité au Conseil des États et qui demande un plafond salarial de 5 millions de francs.
Le PS demande en outre le gel des paiements de l’UBS et d’autres banques aux partis politiques. Une motion en ce sens sera examinée ce mercredi au Conseil national, une autre le jeudi au Conseil des États. « C’est à ce moment-là au plus tard que l’on verra si les partis bourgeois veulent continuer à dépendre de l’argent des banques ou s’ils sont prêts à faire enfin de la politique en se détachant des intérêts particuliers », souligne Cédric Wermuth.