« La violence envers les femmes est un phénomène ancestral qui reste malheureusement une réalité quotidienne en Suisse en 2018 », a déclaré à Berne, face aux médias, Martine Docourt, co-présidente des Femmes* socialistes suisses. « Il y a une constante : ce n’est pas la classe sociale, ce n’est pas l’origine, c’est le genre ; et c’est le genre masculin. » Tamara Funiciello, vice-présidente du PS Suisse, présidente de la JS Suisse a ajouté : « En Suisse, une femme est tuée toutes les deux semaines par son partenaire ou ex-partenaire. De tous les crimes violents graves signalés en 2017, plus de 93 % des accusés étaient des hommes. »
Barbara Gysi, vice-présidente du PS Suisse et conseillère nationale (SG), a expliqué comment le PS et les Femmes* socialistes ont lutté contre la violence à l’égard des femmes. « Mais le Conseil fédéral et la majorité parlementaire de droite semblent aveugles lorsqu’il s’agit de cette question », a déclaré Barbara Gysi. Le Conseil fédéral n’a donc pas jugé nécessaire de créer un observatoire indépendant de la violence à l’égard des femmes. Il ne voyait pas non plus la nécessité d’agir en ce qui concerne le harcèlement dans la vie quotidienne (ou même au Parlement fédéral). Il a refusé d’envisager une campagne de sensibilisation sur le thème « Non c’est NON ». C’était une grave erreur, comme le démontre le drame qui s’est produit à Genève.
L’UDC en particulier a tout fait pour empêcher des améliorations concrètes, a déclaré Marina Carobbio, vice-présidente du PS Suisse et conseillère nationale (TI). « L’UDC était contre la signature de la Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes. » Mais c’est précisément cette convention qu’il est urgent de mettre en œuvre dans notre pays. « Une stratégie globale en Suisse de lutte contre la violence à l’égard des femmes est nécessaire. Nous avons une stratégie nationale contre les déchets, mais aucune dans ce domaine pour essentiel », s’indigne Géraldine Savary, vice-présidente du PS Suisse et du Conseil des États (VD).
Une telle stratégie doit comprendre au minimum les cinq points suivants : une vaste campagne de prévention sur le thème « NON, c’est NON », un réseau bien développé de services de conseil et de thérapie, le renforcement des refuges pour femmes et un observatoire indépendant sur la violence faite femmes. Enfin et surtout, la mise en œuvre de nombreuses mesures de politique d’égalité est nécessaire, d’autant plus que la mise en œuvre de l’égalité juridique et effective entre les femmes et les hommes est un élément essentiel de la prévention de la violence.