Le problème central du système de santé suisse est son financement antisocial. Aucun pays en Europe ne voit sa population payer autant de frais de santé qu’en Suisse. Le système des primes par tête est particulièrement problématique en la matière. Le PS Suisse a présenté aujourd’hui ses solutions pour baisser les coûts de la santé sans que la qualité des prestations ne s’en retrouve péjorée.
Le prix des médicaments en Suisse est, en comparaison international, bien trop élevé. « Nous payons parfois jusqu’à deux fois et demi plus que nos voisins pour des génériques », explique la co-présidente du PS Suisse Mattea Meyer. « Nous proposons une obligation d’utiliser des génériques et des biosimilaires pour les préparations originales dont le brevet a expiré. » Cette mesure permettrait d’économiser 685 millions de francs par an.
Un autre domaine où des économies sont possibles est la coordination entre soins de base et spécialistes. « Les dépenses pour les soins de base stagnent, alors que les coûts des spécialistes augmentent fortement », explique la conseillère nationale Flavia Wasserfallen (BE). Le manque de coordination actuel entre ces prestataires, et l’absence de dossier électronique du patient, résultent sur des examens multiples et des doublons inutiles. « Il faut renforcer les soins de base et améliorer la coordination de l’ensemble des soins médicaux. »
Pour le PS, il est évident que la logique du profit dans le secteur de la santé doit cesser et que plus de transparence doit être créée. Le système de santé suisse est construit de manière à fonctionner avec un objectif de rentabilité. « Les prestataires privés cherchent à réaliser les prestations les plus rentables, alors que les soins de base sont laissés de côté », explique la conseillère nationale Barbara Gysi (SG). « La pseudo-concurrence des caisses entraîne ainsi une hausse des coûts pour les assuré-es. Il faut mettre un terme à la course au profit, grâce à plus de transparence, une caisse maladie publique et en interdisant aux parlementaires d’accepter des mandats dans le domaine de la santé. »
Si l’augmentation des coûts de la santé est en partie due au viellissement de la société ou à l’apparition de nouvelles technologies, des économies sont ainsi possibles dans le domaine des médicaments et des spécialistes. « Le gaspillage et l’affairisme actuels augmentent non seulement les coûts, mais conduisent à des soins inappropriés », conclue Pierre-Yves Maillard, conseiller national (VD). « Pour le PS, il faut rapidement réaliser des économies au sein du système : avec une augmentation des importations parallèles de médicaments, des prix plus bas pour les génériques, ou encore un renforcement des soins de base et l’instauration d’une caisse maladie publique. »