« Le Conseil fédéral et le Parlement ont modifié la loi fédérale au détriment de la protection des espèces. In fine, il n’y a plus d’équilibre entre la protection et les avantages », déclare Roger Nordmann, conseiller national (VD). « À l’origine, l’objectif était de pacifier les débats actuels sur le loup, et de trouver un compromis. Toutefois, la révision proposée n’aide en rien. »
Au lieu d’une régulation douce des effectifs, la révision conduit à donner le feu vert pour faciliter davantage les tirs de grands prédateurs. « Diverses autres espèces protégées, telles que les castors, pourraient également être décimées par mesure de précaution sans qu’elles ne causent aucun dommage, mais simplement parce qu’elles représentent un obstacle aux intérêts des humains », explique encore Roger Nordmann. Par ailleurs, le Conseil fédéral devrait pouvoir élargir la liste des espèces régulables à tout moment et sans consultation préalable du Parlement. « C’est un laissez-passer inacceptable. »
Les animaux sauvages ne connaissent ni les frontières cantonales ni les frontières nationales. Il est donc nécessaire d’adopter une approche uniforme. Néanmoins, la révision veut déléguer la régulation aux cantons. « La Confédération doit s’acquitter de sa responsabilité constitutionnelle », déclare l’élu vaudois. Le PS souhaite une répartition des tâches dont l’efficacité a déjà été prouvée : « chasse par les cantons, protection par la Confédération. » Il n’est pas certain que tous les cantons disposent des compétences et des ressources nécessaires à la protection des espèces protégées.